Starfish, de Peter Watts

En 2009, Fleuve Noir nous a proposé un nouvel auteur de hard science en la personne de Peter Watts. Son roman Vision aveugle m’avait semblé un peu trop touffu, mais la richesse d’idées qu’il véhiculait m’avait convaincu de continuer à m’intéresser à l’auteur. Cet été, la collection Rendez-vous Ailleurs revient à la charge avec cette fois le premier roman de Watts, Starfish, qui début une trilogie de SF sous-marine. Rappelons en passant que l’intégralité des textes de Peter Watts, dont ce roman, sont disponibles en anglais sur son site sous licence creative commons.

Cette fois, on se rapproche du domaine d’origine de Peter Watts, qui est biologiste marin de formation, puisque l’histoire se passe dans une station sous-marine, au bord d’un rift, endroit où l’on a implanté une centrale électrique. Les occupants de la station Beebe sont chargés de surveiller la centrale et de pourvoir à son entretien. Mais le profil des membres de la mission laisse rapidement transparaître que l’organisme qui gère le tout a d’autres objectifs que la simple production d’énergie électrique.

Starfish est un roman plus aéré que Vision aveugle, au texte moins aride. Les idées y sont peut-être un moins nombreuses mais disposent de plus d’espaces pour évoluer et ne s’étouffent pas entre elles. De plus, idées moins nombreuses ne veut pas dire moins intéressantes. On voit déjà qu’on a là le futur auteur de Vision aveugle, avec un esprit capable de développer des concepts dont on n’aurait même pas imaginer l’existence.

Autre point commun entre les deux romans, la présence de personnages souffrant de divers problèmes mentaux. On sent bien que Watts aime pousser l’âme et la conscience humaines dans leurs retranchements les plus profonds, de les tordre jusqu’au point de rupture. Le contexte du récit, les grands fonds marins, se prête d’ailleurs bien à cet exercice.

Le rythme de Starfish est un peu particulier. L’histoire avance doucement, avec une certaine lenteur qui correspond assez bien à ses abysses froides et sombres que n’atteint pas la lumière du soleil et où la vie n’a que peu d’énergie pour subsister. Pourtant lenteur n’est pas synonyme d’ennui. Non seulement Watts parvient à intéresser le lecteur à cette étrange mutation des occupants de la station Beebe vers une sorte d’état post-humain, mais il réserve aussi quelques surprises sur le véritable propos de l’ouvrage.

Le roman ne nécessite pas forcément de devoir lire ses deux suites. Cependant, au vu de la fin de Starfish je suis bien curieux de voir ce que Watts pourra bien raconter dans les deux volumes suivants.

Starfish

Starfish (Starfish)
de Peter Watts
traduit par Gilles Goullet
illustration de Mike Hill
collection Rendez-vous Ailleurs (grand format)
éditions Fleuve Noir / Pocket
384 pages (grand format) 480 pages (poche)

Envie de plonger dans de la bonne SF ? Alors n’hésitez pas, jetez-vous à l’eau : petit canoë ou grande embarcation ?

Vous pouvez aussi faire la connaissance de Peter Watts avec cette interview vidéo.

La chronique du volume suivant

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Une réflexion sur « Starfish, de Peter Watts »

  1. Bien qu il s agisse du premier livre d une trilogie, il se suffit parfaitement a lui meme. Je crains que l ambiance particulière de cet ouvrage ne change dans les suivants compte tenu de la fin et de ce qu on sait de l univers autour.

    Précisons a toutes fins utiles que l on ressens parfaitement l enfermement, l étouffement et l oppression que vivent les personnages et aussi leur soulagement lors de certains changements d environnement.

    A lire !

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