Rifteurs, de Peter Watts

Peter Watts est un auteur dont je suis la traduction de l’œuvre avec grand intérêt. Vision aveugle avait certes un côté un peu trop touffu, mais la multitude d’idées que contenait l’ouvrage était impressionnante. Starfish, plus ancien, était plus aéré et surtout bénéficiait d’une ambiance très particulière qui rehaussait l’intérêt du roman. Rifteurs en est la suite directe.

L’action démarre peu de temps après la fin de Starfish. La côte ouest des États-Unis a été frappé par un séisme de très grande amplitude, dévastateur et toute la zone est placée sous une juridiction distincte de celle du reste du pays. C’est là que Lennie Clarke fait surface, après avoir échappé à l’explosion nucléaire qui a anéanti la station sous-marine dans laquelle elle se trouvait.

Si l’action de Starfish était grosso-modo confinée à une station sous-marine, on va cette fois se déplacer à travers les Etats-Unis. L’univers est donc plus large que dans le précédent volume, Watts élargit l’horizon et ce que l’on trouve à la surface ferait presque regretter les profondeurs des abysses. La société déshumanisée de ce futur, couplée au cataclysme qui a frappé une partie du pays, ne fait vraiment pas envie.

Au-delà de Lennie Clarke, la galerie de personnages proposée est aussi hors norme que dans Starfish. On a même droit à un passage très bien fait avec le point de vue d’un virus informatique. Changement de décor oblige, l’ambiance du récit évolue. Au revoir le huis-clos sous-marin oppressant et bonjour à l’ambiance course-poursuite à travers le pays.

Je placerais ce volume un peu en dessous de Starfish. La découverte de l’univers et l’ambiance particulière de ce premier volume le rendait véritablement très particulier. Rifteurs est un ton en-dessous, mais Watts parvient quand même à épater par moment et il donne une fin qui me laisse assez curieux quand à la suite qu’il y donnera dans le troisième et dernier volume. Affaire à suivre.

RifteursRifteurs (Maelstrom)
de Peter Watts
traduit par Gilles Goullet
illustration de Colin Anderson
collection Rendez-vous ailleurs / SF
éditions Fleuve Noir / Pocket
372 pages (grand format) 480 pages (poche)

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