ATG #52 : En avant la musique de film

La fiche de l’émission

J’ai commencé cette chronique en parlant non pas de musique faite pour un film, mais d’un film, ou plutôt deux, fait pour la musique. Le long-métrage d’animation Fantasia m’a beaucoup fasciné étant enfant. Non seulement la célèbre séquence avec Mickey sur L’apprenti sorcier de Paul Dukas, mais aussi les dinosaures, les autruches danseuses de ballet, etc. Le deuxième opus, Fantasia 2000, m’a énormément plu et je l’ai revu plus d’une fois en dvd, tant sur chaque séquence la musique semble presque écrite pour illustrer l’animation plutôt que le contraire. Des séquences comme celle sur la Rhapsodie in Blues de Gershwin sont de pur moment de symbiose musicale et visuelle.

J’ai ensuite parlé de musique dans l’animation japonaise. D’abord en évoquant Joe Hisaishi, non seulement pour son travail sur les films de Miyazaki mais aussi pour ses partitions pour ceux de Takeshi Kitano, notamment le très beau Hana-bi. Puis j’ai dit tout le bien que je pense de certaines compositions de Kenji Kawaii, qui a beaucoup travaillé avec Mamoru Oshii, notamment sur Ghost in the Shell et Avalon. Le compositeur a aussi travaillé sur plusieurs productions européennes, dont les documentaires de la série Apocalypse.

Après, j’ai voulu parler de trois compositrices. Car le métier semble très masculin, en tout cas au vu des grands noms connus. Pourtant, au moins au Japon, de nombreuses compositrices y officient. D’abord, Ichiko Hashimoto que j’ai connais essentiellement pour son travail sur RahXephon, une série dont l’ambiance sonore m’a beaucoup plu. On y trouve notamment des notes un peu jazzy. Et la compositrice a même réussi à s’incruster dans le distribution vocale de la série puisqu’elle y double la mère du personnage principale, avec une élocution un peu particulière.

Ensuite, j’ai cité Yuki Kajiura, dont j’aime de nombreuses partitions. De Noir à .hack//Sign en passant par Madlax ou Elemental Gerad, elle a un style que j’apprécie beaucoup. Capable de faire de l’électro ou de la dance, tout en ayant une bonne appétence pour le duo piano/violon dans des morceaux beaucoup plus classiques.

Enfin, Yoko Kanno. L’une des plus grandes figures de la musique d’animation japonaise et qui a oeuvré sur quantité de séries, d’Escaflowne à Wolf’s Rain et surtout Cowboy Beebop et Ghost in the Shell : Stand Alone Complex. Une artiste capable de tout : électro, country, jazz, rock, etc. Jusqu’à parodier la Symphonie des jouets de Léopold Mozart.

J’ai ensuite migré vers la littérature. D’abord pour redire quelques mots de l’excellent Remake de Connie Willis, un livre très centré sur le cinéma et l’idée de refaire encore et encore les mêmes films en modifiant la distribution ou d’autres éléments. Un livre qui parle notamment beaucoup de comédie musicale et qui donne envie d’en voir ou d’en revoir.

J’ai ensuite évoqué Le nom du vent de Patrick Rothfuss. Parce que c’est l’un des rares livres à avoir réussi à me faire ressentir l’émotion de la musique. En général, pour je ne sais quelle raison je n’arrive pas à être touché par ce qui concerne la musique dans les livres. J’aime beaucoup cette forme d’art, mais je trouve que la retranscrire par écrit est très difficile, sinon impossible. Or, Rothfuss a réussi à me faire ressentir quelque chose dans son roman quand il en parle.

J’ai fait un petit détour par les Annales du Disque-Monde de Terry Pratchett et en particulier Accroc du roc. Un volume qui parle de musique et où l’on croise beaucoup la Mort, qui parle toujours en CAPITALES.

J’ai aussi parlé un peu de La sonate hydrogène, le dernier volume de la Culture de Iain M. Banks. Un roman dont une partie de l’intrigue tourne autour d’une sonate réputée injouable. On y retrouve une légende parfois accolée à certaines pièces de musique classique, qui au final sont jouées par un nombre suffisamment large d’interprète.

Je n’ai jamais eu l’occasion de lire de livre de Danielle Martinigol, mais j’ai tout de même évoqué son roman Cantoria. Un livre jeunesse dans lequel l’énergie est remplacée par le chant. Ce qui induit une réorganisation de la société, où l’ordre social est fondé sur la capacité à chanter.

Enfin, j’ai parlé du roman Les chants de la Terre lointaine, d’Arthur C. Clarke. Pas pour le contenu du livre lui-même, mais par le fait que Mike Oldfield a composé un album complet, intitulé évidemment The Songs of Distant Earth, inspiré par le roman et dont les différents morceaux illustrent le récit. L’album a même bénéficié d’un petit texte de Clarke qui salut l’initiative du musicien.