Le nom du vent, de Patrick Rothfuss

Voilà un ouvrage à propos duquel son éditeur communique depuis des semaines, annonçant Le Livre de l’Année. Le nom du vent, premier volume de la Chronique du tueur de roi, étant précédé d’un bon buzz outre-Atlantique je n’ai guère tardé à m’occuper du roman de Patrick Rothfuss.
Kvothe est un personnage de légende qui a écrit à lui seul plus de pages d’exploits et de merveilles qu’une pleine cargaison de héros. Retiré dans une auberge paumée où les jours se suivent et se ressemblent il est finalement retrouvé par Chroniqueur dont l’un des plaisirs est de récolter la vie d’autrui. Le temps d’une première journée Kvothe se lance alors dans le récit de sa vie, relativement courte puisqu’il est encore jeune malgré les rides de son visage, mais déjà pleine d’évènements qui font les grandes histoires.
On assiste à la jeunesse du personnage, son enfance puis son adolescence et les péripéties qui le conduisent à l’Université où il veut apprendre tous les secrets de la magie arcanique et découvrir le nom du vent. S’ensuit le récit d’un apprentissage plein de rebondissements et qui remplace avantageusement les pérégrinations du récit de fantasy moyen. Ici la quête n’est pas de détruire un anneau de toute puissance pour sauver le monde mais de trouver suffisamment d’argent pour payer le logis, le couvert et les frais de scolarité de la prochaine session d’enseignement universitaire. Et la recherche des sept mots qui rendent les femmes amoureuses.
La majeure partie de l’histoire est donc un récit dans le récit, entrecoupé d’interlude et émaillé de contes et légendes, faisant un peu ressembler le tout à une sorte de poupée gigogne. C’est parsemé d’humour, ça foisonne de personnages sympathiques, ou détestables, et ça fourmille de belles femmes. Je donne d’ailleurs une mention spéciale à Auri, la rat-d’égout cachée sous l’université dont les dialogues m’ont enchanté.
Tout ça est porté par une plume des plus agréables : l’ouvrage a beau compter près de 800 pages, ces dernières tournent avec fluidité et rapidité. Le découpage en chapitre assez court y contribue peut-être aussi. Pour l’instant je ne suis pas convaincu qu’il s’agisse là du livre de l’année, il reste encore sept mois pour découvrir d’autres perles, mais le nom du vent constitue, à mes yeux, l’un des joyaux de la saison 2009.
L’emballage est à la hauteur, édition reliée en ‘harcover’, avec une superbe illustration sur la jaquette. Les lecteurs un peu moins fortunés pourront évidemment profiter de l’édition à couverture souple d’ici quelques mois.
Enfin j’attends avec plaisir de savoir ce qui nous sera conté lors de la deuxième journée de cette chronique. Il faudra s’armer d’encore un peu patience, l’auteur venant tout juste de finir le premier jet de son manuscrit.
Le nom du vent
Le nom du vent (Chronique du tueur de roi – première journée)
The Name of the Wind – The KingKiller Chronicle : Day One
de Patrick Rothfuss
traduit par Colette Carrière
illustration de Marc Simonetti
éditions Bragelonne
792 pages (grand format relié)

4 réflexions sur « Le nom du vent, de Patrick Rothfuss »

  1. Un livre sublime. Je dois dire que moi aussi j’ai beaucoup aimé et été aimé par les dialogues entre Kvothe et Auri, par ce cette poésie et cette puissance qui se dégage de ces deux personnages.
    C’est sans aucun doute une des perles de 2009 et attendre le second tome sera bien difficile !

  2. Le meilleure roman fantastique que j’ai lu.
    Très poétique et très beau.
    Néanmoin, je me dis que la duxième journée sera plus interessante. J’ai hâte!!
    Mais quand sort se deuxième roman exactement? Y a t il une date?
    Merci

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