Premier sang, de Joe Abercrombie

J’ai déjà parlé ici des ouvrages de Joe Abercrombie, mais je n’avais pas chroniqué ses tout premiers romans. Me lançant dans une relecture de son univers de La première loi, voilà donc une bonne occasion de dire quelque chose à ce propos. Commençons donc avec Premier sang, aussi connu en français sous le titre L’éloquence de l’épée.

Comme tout le monde, Logen a un passé. Un passé tellement chargé qu’il a un surnom capable de faire trembler et une tripotée d’ennemis. Par contre, Logen n’est pas tout à fait sûr d’avoir un avenir. Surtout en étant suspendu à une falaise, avec accroché à ses pieds un ennemi qui décide de lui bouloter la jambe.

Ce roman démarre donc par une scène qui fait directement rentrer dans le récit. La suite sera heureusement un peu moins mouvementée, le temps d’introduire d’autres personnages avant que l’action ne reparte. Car il y a quelques bonnes scènes d’action dans ce livre. Et par moment, on sent que ça fait mal. L’auteur est plutôt doué à ce niveau et ça se lit avec plaisir.

Abercrombie présente aussi une palette de personnages intéressant. Au-delà de Logen et de son rapport à sa réputation de machine à trucider, il propose d’autres protagonistes tout aussi plaisant à voir. On sent bien que chacun a un passé, parfois un peu encombrant, et un peut-être un avenir mais pas forcément celui dont iel rêverait. J’ai eu plaisir à les retrouver. Non seulement Glotka, avec son amertume et son habitude de slalomer entre les intrigues de palais, mais aussi Jezal malgré son côté très tête à claque.

L’auteur mène ses différents fils narratifs vers une convergence finale qui appelle clairement la suite. Ce volume est bien un premier volume de série qui sert beaucoup à introduire les personnages, l’univers, les enjeux (enfin certains d’entre eux) et à laisser plein de questions en suspens pour donner envie de continuer. Je râle régulièrement sur les volumes de série qui ne constituent pas suffisamment un roman en eux-même et se résume à être des épisodes sans semblant de conclusion. Et j’avoue que Premier sang va pas mal dans ce sens. Pourtant, et au contraire d’un bouquin comme le premier volume d’Havrefer, ce volume n’est pas une simple exposition. Plusieurs intrigues parviennent à leur conclusion en cours de route et les personnages ont déjà commencé un cheminement personnel qui les fait changer. Je suis donc tout à fait satisfait à ce niveau.

En bon bouquin de fantasy des années 2000 – il date de 2006 – ce roman est assez épais et un poil bavard. Mais la relecture s’est faite rapidement, alors que mon rythme de lecture a plutôt baissé ses dernières années. L’écriture est fluide, notamment dans les scènes d’action, et si ça ne manque pas de détails, je n’ai jamais eu la sensation d’être enseveli sous les descriptions (oui, je pense à toi, Robert Jordan).

C’est donc une relecture très plaisante. Je ne tarderai pas trop avant de passer au volume suivant, pour que tout ça reste assez frais dans ma mémoire et que je profite bien de cette série.

Premier sang (The Blade Itself)
de Joe Abercrombie
traduit par Brigitte Mariot
illustration de Didier Graffet
éditions Bragelonne
717 pages (poche)

disponible en numérique chez 7switch

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