Haut et court, de Joe Abercrombie

La relecture du premier roman de Joe Abercrombie s’étant très bien déroulée, je n’ai pas attendu longtemps avant de me lancer dans celle du deuxième volume de cette trilogie. Un deuxième volume qui porte lui aussi deux titres français : Déraison et sentiments et Haut et court.

On retrouve les protagonistes du premier volume, tous engagés dans de nouvelles aventures. Les uns dans le Nord, à tenter de contrer la progression des armées de Bethod, d’autres engagés dans une expédition lointaine à la recherche dont ne sait quoi et enfin un Glotka balancé au milieu d’un nouveau panier de crabes.

Je replonge bien dans l’univers et c’est agréable de retrouver les personnages, même les plus agaçants. Glotka est évidemment en haut de la liste, avec face à lui de nouveaux défis en apparence insurmontables. J’ai aussi eu beaucoup de plaisir à suivre West, qui voit les problèmes s’empiler les uns sur les autres sans issue de secours apparente. La moins enthousiasmante est clairement Ferro, toujours un peu en colère et à juger que le reste du monde n’est composé que de nullités, de traîtres en puissance, etc. C’est un genre de personnage avec lequel j’ai toujours eu du mal. J’ai aussi eu plaisir à croiser certains personnages secondaires, notamment un duo de généraux têtes à claques.

La majeure partie du récit se passe dans des lieux que l’on n’avait pas vu pendant le premier volume. Et c’est bien sympathique de voir l’auteur nous promener dans ces nouveaux environnements. Ces derniers sont d’ailleurs des découvertes pour la plupart des personnages et on le sent bien. Jezal peste sur les différents lieux traversés, Glotka se morfond dans une Dagoska assiégée et West se sent piégé dans un Nord froid et sans fin.

Ce roman est clairement un milieu de trilogie : les personnages voyagent et se transforment. On sent bien l’évolution de certains d’entre eux, ainsi que les rapports qu’ils entretiennent ou créent. Ces évolutions sont très intéressantes, notamment parce qu’on n’est pas sûr que tout ça soit pérenne.

Les enjeux ressortent un peu mieux que dans le premier volume, même si une bonne partie étaient déjà plus ou moins présentés. Les manigances de Bayaz commencent à prendre forme et j’apprécie beaucoup que ce personnage ne soit pas juste un Gandalf-like un peu revêche, mais quelqu’un de beaucoup plus trouble dans ses objectifs et ses limites. On voit d’ailleurs par quelques scènes avec certaines de ces vieilles connaissances qu’il y a probablement beaucoup encore à apprendre sur cet individu. La nature et les ambitions de son antagoniste principal s’éclaircissent aussi et le moins que je puisse dire c’est que ça ne vend pas du rêve. L’obsession de la recherche de puissance semble pousser certains individus à de sacrées extrémités. Enfin, le conseil de l’Union semble toujours autant un nid à serpent.

Bref, j’ai passé un très bon moment en relisant ce deuxième volume. Son aspect voyage et transformation est très manifeste mais fort agréable, Abercrombie maniant tout ça avec aisance. Je ne vais donc pas trainer avant d’entamer ma lecture du troisième et dernier volume.

Haut et court (Before They Are Hanged)
de Joe Abercrombie
traduit par Brigitte Mariot
illustration de Didier Graffet
éditions Bragelonne
757 pages (poche)

disponible en numérique chez 7switch

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