The Thousand Earths, de Stephen Baxter

Cela doit bien faire quelques mois que je n’ai pas parlé ici de Stephen Baxter, il est donc temps d’y remédier, avec l’un de ses derniers romans en date : The Thousand Earths. Et si j’arrive à me tenir à mes prévisions sur les prochains mois, ce sera loin d’être le seul livre de l’auteur chroniqué ici cette année.

Le récit suit deux personnages à deux époques différentes. D’un côté, John Hackett qui s’engage au 22e siècle dans un projet ambitieux : faire un voyage jusqu’à la galaxie d’Andromède. De l’autre, Mela est une ado vivant à une époque indéterminée (mais en l’an 30 d’un calendrier particulier) sur une Terre au ciel assez étrange : on y trouve un millier de répliques de notre monde.

Ce roman est clairement un Stephen Baxter, on y retrouve de très nombreuses caractéristiques assez typiques de son œuvre. Les deux fils narratifs couvrent plusieurs années. On y croise des personnages qui vivent avec une obsession qui les poussent parfois au-delà du raisonnable. Les protagonistes ont des rapports plus ou moins houleux avec leur famille. Et tout ça est emballé dans un contexte qui va loin dans l’espace et/ou le temps (ici surtout sur le deuxième axe même si le premier n’est pas absent). C’est assez épais tout en faisant régulièrement des ellipses pour ne pas s’encombrer de trop d’intrigues secondaires. Enfin, on n’échappe pas à la présence du thème de l’évolution, véritable pierre angulaire de l’œuvre de l’auteur.

Quelque part, ce livre a un petit côté croisement entre Temps, pour sa dimension exploration du futur lointain, et Déluge pour l’aspect apocalyptique. Le premier élément m’a aussi évoqué l’intéressant Tau Zéro de Poul Anderson, ouvrage que Baxter cite d’ailleurs dans ses remerciements de fin de volume.

Le côté « fin du monde » me semble vraiment intéressant et je pense que c’est un type d’environnement que l’auteur maîtrise bien. On retrouve ceci évidemment dans Déluge, déjà cité ci-dessus, mais aussi dans Poussière de Lune, Xeelee : Vengeance ou Iron Winter. Je pense sincèrement que Baxter excelle dans ces descriptions de monde en plein effondrement. Mais pas de ces apocalypses soudaines où toute civilisation disparait en un clin d’œil. Ici, on voit la société s’écrouler petit à petit et les individus basculer progressivement dans un mode de fonctionnement où iels acceptent de plus en plus de choses impensables auparavant pour assurer leur survie. Baxter cite à la fin plusieurs exemples historiques de populations déplacées et des nombreuses épreuves que cela représente. Et je ne peux pas m’empêcher de penser aux gens qui actuellement affronte d’innombrables épreuves pour s’éloigner de la guerre. Et demain, des conséquences du changement climatique. La façon qu’a l’auteur d’aborder ce type de sujet est parfois un peu froid ou clinique, mais me semble au combien réaliste.

Voici donc un roman qui ne se démarquera pas trop du reste de la production de l’auteur. J’y ai retrouvé beaucoup de choses que j’apprécie usuellement chez lui et ait donc passé un bon moment, même si ce n’est pas celui de ses livres que je relirai en priorité.

The Thousand Earths
de Stephen Baxter
éditions Gollancz
586 pages (format moyen)

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