Port d’âmes, de Lionel Davoust

Après deux incursions positives dans l’univers d’Évanégyre créé par Lionel Davoust, je ne pouvais que continuer son exploration. Après la novella La volonté du Dragon puis le recueil La route de la conquête, je m’attaque au roman Port d’âmes.

Aniagrad est une cité franche. Indépendante des états voisins, elle offre une grande liberté d’action à ceux qui viennent s’y installer. Du moins en apparence. C’est ce que va découvrir Rhuys ap Kaledan, qui débarque dans la ville après huit années de travaux forcés sur un bateau.

Après une novella puis un recueil de nouvelles, on change donc de format pour cet univers avec un roman d’une épaisseur tout à fait respectable. Et c’est peut-être le principal écueil que j’ai trouvé à l’ouvrage. Du fait d’un rythme un petit lent et d’un récit très porté sur la description, je l’ai trouvé un peu long à lire.

Le décor est bien rendu et on sent qu’Aniagrad est la ville de tous les possibles… à condition d’avoir les atouts nécessaires en main. J’ai suivi avec intérêt les tribulations de Rhuys, même si par moment je lui trouvais un sacré air de tête-à-claques. Heureusement, sa découverte de la réalité de la cité et des gens qu’il y côtoie compensait largement. J’ai aussi bien apprécié l’idée sur laquelle repose la majeure partie de l’intrigue. L’étrange commerce que propose Davoust a une certaine originalité et il sait vraiment bien en faire ressentir les effets. La cité d’Aniagrad prend aussi bien vie sous sa plume.

En accompagnant Rhuys, le lecteur va aussi découvrir la position unique de la cité, non seulement dans l’équilibre qu’elle entretient avec ses différents voisins, mais aussi dans son fonctionnement interne, aux apparences parfois un peu anarchiques mais en réalité parfaitement organisé. Tout ça est assez bien associé à une intrigue qui va promener le jeune homme et nous permettre de faire ces découvertes. Finalement, mon principal problème avec cet ouvrage aura été la présence de quelques longueurs qui aurait bien mérité d’être raccourcie. Ceci n’aurait rien enlevé à la lenteur agréable du texte, mais m’aurait moins endormi à quelques moments.

Avec Port d’âmes, on poursuit donc l’exploration de l’univers d’Évanégyre cher à son auteur. Comme les précédents textes, celui-ci ne nécessite aucunement d’avoir déjà fait une incursion dans cet univers pour se lire et s’apprécier. Et dans l’ensemble ça fait un plutôt bon bouquin, qui me semblerait bien meilleur sans quelques longueurs. Je suis assez curieux de voir ce que Lionel Davoust fait avec son incursion suivante, qui semble s’étaler sur cinq volumes.

Port d’âmes
de Lionel Davoust
illustrations de François Baranger / Alain Brion
éditions Critic / Folio SF
540 pages (grand format) 674 pages (poche)

Disponible en numérique chez 7switch

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