Les ferrailleurs du cosmos, d’Eric Brown

La profusion d’auteurs anglophones publiés fait qu’il est impossible de tous les traduire en français. Parfois, cela conduit à ne pas proposer, ou pas assez, des auteurs pourtant remarquables. C’est l’avis des éditions du Bélial concernant le britannique Eric Brown dont ils présentent donc le fixup Les ferrailleurs du cosmos.

Ed est capitaine du Loin de chez soi. En compagnie de ses collègues Karrie et Ella, il arpente les quatre coins de l’espace à la recherche d’épaves. L’occasion de faire des rencontres, parfois amicales, parfois agressives, mais toujours nouvelles et enrichissantes.

Le principe d’un fixup étant d’être un assemblage de nouvelles, on a un texte qui se différencie un peu de celui d’un roman. On n’a pas une intrigue principale soutenue et on observe un certain nombre de répétitions. Ceci est inhérent au fixup et n’est pas vraiment gênant. Il peut cependant y avoir des liens entre les différents textes et c’est le cas ici puisqu’il est fait régulièrement référence à des événements des autres nouvelles.

Les différentes histoires qui composent l’ouvrage se lisent rapidement et avec un certain plaisir. On est là dans le pulp, avec ses petits excès. Brown y ajoute aussi une pincée de réflexion en proposant quelques thèmes intéressants et parvient même en une ou deux occasions à provoquer un peu d’émotion. J’y ai trouvé une ambiance qui rappelle parfois agréablement des séries comme Valérian & Laureline.

Bref, c’est une lecture plaisante. J’ai cependant un problème avec l’ouvrage. Pas le texte en lui-même, qui est agréable à lire, ni son placement au sein de la collection pulp de l’éditeur, c’est pleinement justifié. Mon soucis, c’est le paratexte. Pour moi, Les ferrailleurs du cosmos ne justifie pas la préface qui l’accompagne. On y parle d’un auteur injustement oublié par la traduction dans notre langue, on convoque des noms comme Paul McAuley, Kim Newman ou Greg Egan. On distille qu’il y a quelque chose de spécial chez ce Brown qui justifie pleinement de le remettre sur le devant de la scène. Et tout ça pour accompagner un fixup pulp, certes bien fait et agréable, mais qui ne casse pas non plus trois pattes à un canard.

Du coup, est-ce que je dois prendre ce fixup comme représentatif de l’œuvre de Brown et donc considérer que je n’aurai pas nécessité à en lire plus ? Ou bien Le Bélial s’est-il planté en choisissant l’ouvrage ? Était-ce le meilleur choix pour relancer l’auteur en France ? Une certitude, si l’éditeur publie d’autres ouvrages de l’auteur, sa présentation élogieuse ne pourra plus me suffire pour me les vendre.

Les ferrailleurs du cosmos (Salvage)
d’Eric Brown
traduit par Erwann Perchoc
illustration de Caza
éditions Le Bélial
268 pages (format moyen)

disponible en numérique chez 7switch

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