Dernier combat, de Joe Abercrombie

Ma relecture des deux premiers volumes de la trilogie La première loi de Joe Abercrombie s’est très bien passée. Je n’ai donc pas trainé avant d’enchaîner avec le dernier volume, édité par chez nous d’abord sous le titre Dernière querelle puis Dernier combat.

Les différents protagonistes sont plus ou moins de retour à leur point de départ au début de ce troisième épisode, mais pas tout à fait dans le même état qu’au début de la trilogie. Les choses ont bien changé et surtout n’ont pas fini d’évoluer. Chacun et chacune essaie donc de s’adapter à la situation.

Ce dernier volume est vraiment riche en événements et en action. L’Union connait plusieurs bouleversements et les personnages sont clairement ballotés par le destin à certains moments. Le changement qui s’est opéré chez la plupart d’entre eux est visible à la façon dont iels réagissent à ce qui se présente à eux. Et pourtant, par certains aspects, iels reviennent parfois à leurs fondamentaux. Plus on change et moins on change. Au point que la fin sera clairement décevante pour une partie d’entre eux. Tous les rêves ne se réalisent pas. C’est un point que j’avais beaucoup apprécié à ma première lecture et qui fonctionne encore plutôt bien au deuxième passage.

L’auteur sait toujours bien manier l’action. Les scènes de bataille sont pleines de fracas et de chaos. On sent bien que les personnages douillent sévèrement par moment. Tout ça est dangereux et douloureux et on n’en doute pas une seconde. Je me régale aussi toujours autant avec certains dialogues, notamment ceux impliquant Glotka. Sans parler des réflexions intérieures de ce dernier.

J’aime beaucoup le point auquel mène Abercrombie à la fin de cette trilogie. Même si cela fait un bon moment que l’on était sorti de la fantasy à la Tolkien quand l’auteur a commencé à publié son cycle, en 2006 en anglais, j’ai trouvé très agréable son approche sur le sujet. Et à la relecture, je vois beaucoup plus d’éléments réinterprétés du Seigneur des Anneaux qu’au premier passage. C’est plaisant.

Le seul truc vraiment insatisfaisant pour moi est le titre français de l’ouvrage. Que ce soit dans la première édition chez Pygmalion, Dernière querelle, ou dans la reprise chez Bragelonne, Dernier combat, les deux occurrences n’ont pas compris le titre original. En anglais, l’ouvrage s’intitule Last argument of Kings, que l’on peut traduire littéralement en Le dernier argument des rois. Certes, le mot anglais argument peut se traduire en querelle, dispute, etc. Ce n’est pourtant clairement pas le sens du titre choisi par Abercrombie. Car son titre vient de la formule latine Ultima Ratio Regum, qui aurait été inscrite sur les canons de Louis XIV. Non l’auteur y fait explicitement référence en l’affichant comme citation au début de la deuxième partie, mais la formule a clairement un sens aussi avec le choix que fait certain personnage dans cette deuxième moitié de l’ouvrage. Objectivement, c’est un détail mais le genre de détail qui m’agace. Car au lieu de proposer un titre français plus proche de l’original, tant dans la formule que dans le sens que l’auteur y donne, qui aurait aussi eu l’avantage de se démarquer un peu dans la masse des publications du genre, on se retrouve avec deux titres successifs tout aussi passe-partout l’un que l’autre et avec franchement moins de sens par rapport au contenu. C’est dommage.

La relecture de cette trilogie s’est très bien passée. Je suis vraiment content d’avoir pris le temps nécessaire pour y refaire un tour et je pense même avoir mieux apprécié certains points que la première fois. Je devrais maintenant continuer en enchaînant prochainement avec une relecture des trois romans isolés qui suivent. En commençant par Servir froid.

Dernier combat (Last Argument of Kings)
de Joe Abercrombie
traduit par Maryvonne Ssossé
illustré par Didier Graffet
éditions Bragelonne
879 pages (poche)

disponible en numérique chez 7switch

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