Saevus Corax Deals with the Dead, de K. J. Parker

La sortie d’un nouveau roman de K. J. Parker est toujours très bonne nouvelle pour moi. Alors quand il s’en annonce carrément trois à sortir en autant de mois successifs, c’est triple joie. Je n’ai donc pas attendu avant de me plonger dans le premier volume, avec un de ces titres dont l’auteur a le secret, Saevus Corax Deals with the Dead.

Saevus Corax s’occupe des morts, mais pas de n’importe lesquels. Ceux des champs de bataille. Il dirige une entreprise qui s’occupe de dépouiller les corps des armes, armures, bijoux, etc. pour les réparer et revendre, ainsi que de réaliser les rites funéraires adéquats. Le boulot n’est pas facile, mais Saevus et sa compagnie ne manquent pas de travail. Tout va donc bien, jusqu’au jour où le passé de Saevus le rattrape.

Comme toujours avec l’auteur, je replonge avec délice dans son écriture. Il y a toujours ce sens du détail professionnel selon le point de vue adopté. Saevus connait son affaire et on voit que son activité est bien organisée, il y a des spécialistes pour tout : la récupération des bottes, des pointes de flèches, des dents en or, etc. C’est, je crois, le vingtième roman de Parker que je lis et j’aime toujours autant ce soucis du détail.

Je retrouve aussi les autres ingrédients usuels que j’apprécie chez lui. Les références à des œuvres culturels : livres, pièces de théâtre, etc. Cet univers, qui semble toujours le même d’un livre à l’autre, a une vie culturelle, un passé, etc. C’est aussi un univers dans lequel existe l’argent, la bureaucratie, etc. Où l’on n’hésite pas à marchander quand on a besoin de quelque chose, où l’on détourne de l’argent, où l’on verse des pots-de-vin pour faire accélérer une procédure, etc. Enfin, c’est un univers qui a une météorologie et ça importe. Parce que quand ce n’est pas la bonne saison pour les vents, traverser telle mer est beaucoup plus simple dans un sens que dans l’autre. Parce que traverser telle région est facile grâce à telle route… sauf quand c’est la saison des pluies où ça devient un bourbier infernal, où rien ne sèche, ni vêtements, ni nourriture, etc. Bref, comme toujours chez Parker j’ai l’impression de voir des choses importantes qui semblent être des détails mineurs dans les autres livres.

La vie de Saevus ne se résume bien sûr pas à marauder sur les champs de bataille. L’intrigue va le faire rebondir un peu dans tous les sens, notamment du fait d’un passé que le narrateur – car c’est Saevus qui raconte – essaie de nous occulter au début du récit. L’histoire étant raconté à la première personne, on s’attend évidemment à ce que le narrateur s’arrange un peu avec la vérité. Et encore plus quand il promet au début de l’ouvrage de ne pas nous mentir. Le passé de notre protagoniste va heureusement se dévoiler petit à petit, même si l’on gardera jusqu’à la fin un doute sur la façon dont certains événements se sont déroulés. Parker a aussi une nouvelle fois réussi son coup de « je glisse un détail dans le récit, l’air de rien, et cent pages plus loin ça va être très important ». De quoi m’écrier à voix haute « bon sang ! mais c’est bien sûr. J’aurai dû m’en douter » en arrivant au moment où tout ça se révèle. Et si ça n’atteint pas le niveau de la révélation dans The Hammer, ça fonctionne tout de même très bien.

Le livre n’est pas trop long et l’auteur sait parfaitement sauter dans le temps et l’espace quand il n’y a rien de notable à mettre dans le récit. Et pourtant, on voyage beaucoup dans ce volume. Si l’ouvrage est le premier d’une trilogie, il se termine d’une façon qui permet de s’arrêter là sans crainte de louper quelque chose. Mais je compte bien m’occuper de Saevus Corax Captures the Castle dès qu’il sortira.

Saevus Corax Deals with the Dead
de K. J. Parker
éditions Orbit
359 pages, format moyen

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