Saevus Corax Captures the Castle, de K. J. Parker

Récemment, j’ai dit du bien du dernier roman de K. J. Parker. Il se trouve que ce dernier n’était que le premier d’une trilogie dont le deuxième volume est déjà sorti. Joie des trilogies publiées en trois mois. Voyons donc où Saevus Corax va traîner et déclencher des catastrophes cette fois-ci.

Saevus Corax a retrouvé la tête de son entreprise de nettoyage de champs de bataille. Les affaires sont toujours aussi aléatoires mais globalement il parvient à maintenir l’ensemble à flot, en essuyant régulièrement les plaintes de ses subordonnées. Jusqu’au moment où il se trouve contraint de travailler à une autre activité, prendre un château, et ce dans un délai très restreint.

J’avais beaucoup aimé le personnage de Saevus Corax, notamment sa façon de raconter l’histoire. C’est donc un plaisir de le retrouver. J’apprécie toujours le caractère aléatoire des contrats qu’il passe, assez bon reflet de son activité. Comme c’est régulièrement le cas chez l’auteur, le personnage principal est confronté à un problème qu’il va devoir résoudre en faisant preuve d’un minimum d’astuce et surtout de pas mal de réflexion sur la façon dont les autres vont percevoir le problème.

C’est aussi un plaisir de retrouver certains des personnages du volume précédent. Saevus vit dans un certain écosystème et il bien de voir qu’il n’en est pas complètement déconnecté. En bon narrateur qui veut ménager ses effets, il sait garder pour lui certaines informations et ne nous les donner qu’au moment propice dans l’intrigue. Si cela a parfois un côté un peu artificiel, ça rend cependant assez bien les interactions qu’il a avec les autres protagonistes qui n’accèdent pas à cette information avant que le narrateur nous en face part.

L’univers que développe Parker me fascine. Non seulement parce que l’on sent bien qu’il y a des connexions entre quasiment tous les livres qu’il publie, du fait de nom de lieux ou de figures historiques qui reviennent d’un volume à l’autre. Mais aussi parce que ces liens sont suffisamment tenus pour ne pas donner l’impression qu’on a besoin de lire le reste pour arriver à assembler toutes les pièces du puzzle. Je n’ai pas la sensation qu’il nous dévoile quelques éléments d’une bible dont il nous inciterait à vouloir accéder au reste, comme c’est parfois le cas chez certains auteurs qui veulent bien faire sentir qu’ils ont beaucoup travaillé au développement de l’environnement dans lequel se passe leur récit. Bref, ça donne toujours l’impression d’un endroit que l’on connait un peu sans faire ressentir qu’il faut arriver à placer cet ouvrage par rapport aux autres. Je ne sais pas si quelqu’un s’est déjà amusé à essayer de tracer une géographie ou une chronologie de cet univers. Et je ne suis pas sûr que ce soit faisable. Il est tout à fait possible que les éléments égrainés d’un volume à l’autre ne soient pas cohérents. Mais ça ne semble d’aucune importance (alors que sur d’autres univers j’aurai vraiment besoin que tout ça tienne un minimum la route).

J’aime beaucoup les idées de Parker. Encore une fois, il montre ici que le McGuffin de l’intrigue peut être autre chose qu’un trésor au sens propre et qu’on peut trouver énormément de valeur à des choses un peu inattendues… tout en étant en fait assez réaliste. J’apprécie aussi qu’il fasse partie de ces auteurices capables de faire quelques raccourcis dans l’intrigue quand ça ne présente pas grand intérêt, à part augmenter le nombre de pages.

Bref, sans surprise j’ai encore passé un bon moment avec K. J. Parker. Ce deuxième volume avec Saevus Corax a réussi à proposer quelque chose de différent du premier et je suis très curieux de savoir comment l’auteur terminera ça dans le dernier tome : Saevus Corax Gets Away With Murder.

Saevus Corax Captures the Castle
de K. J. Parker
éditions Orbit
321 pages (format moyen)

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3 réflexions sur « Saevus Corax Captures the Castle, de K. J. Parker »

    1. C’est différent et en même temps on reconnait bien sa patte dans chaque bouquin.
      J’éviterai peut-être ses trois premières trilogies. Elles sont très bien mais c’est peut-être mieux de viser un roman isolé pour démarrer.
      Deux propositions parmi ces derniers :
      – The Company, sur un groupe d’anciens mercenaires qui après moultes batailles décident d’aller s’installer dans un coin perdu pour monter leur propre colonie. On a donc un groupe de types coincés sur une île déserte et qui essaient de s’organiser et ça n’est pas sans quelques frictions.
      – Sharps. Deux pays qui ont décidé de faire la paix après avoir trop fait la guerre organisent un tournoi sportif (d’escrime) pour calmer les choses. C’est une occasion pour celleux qui ne veulent pas que la paix dure de mettre le bazar. Et puis un événement plus ou moins diplomatique c’est aussi un nid à espion et à intrigants de tout poil.

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