The Eye of Zoltar, de Jasper Fforde

J’aime beaucoup ce qu’écrit Jasper Fforde et à côté de sa série Thursday Next, la plus connue, je me suis lancé dans sa série jeunesse Jennifer Strange. L’éditeur français de cette dernière s’étant arrêté après le deuxième volume, je poursuis l’aventure dans la langue de Fforde. Et après avoir été tueuse de dragons puis dresseuse de quarkons, voilà Jennifer embarquée dans la recherche de l’œil de Zoltar (The Eye of Zoltar en anglais).

Peu de temps après la fin du précédent épisode, Jennifer et les magiciens sous sa supervision se retrouvent devant un défi qui leur impose de retrouver un objet légendaire : l’œil de Zoltar. La jeune fille doit aller mener l’enquête hors des frontières du royaume de Snodd et parcourir l’empire cambrien.

Une nouvelle fois c’est un plaisir de retrouver la plume de Jasper Fforde. Si jusqu’ici je lisais l’auteur en français, je suis passé à sa langue d’origine pour ce volume et ça ne m’a pas posé le moindre soucis. L’univers de Jennifer Strange est tout aussi foutraque que celui de Thursday Next et je suis toujours épaté des trouvailles de Fforde. Son soin à garnir ses créations d’une multitude de petits détails improbables contribue grandement à leur intérêt et à les rendre vivants. Il faut aussi citer sa capacité à proposer des concepts absurdes en apparence mais auxquels il parvient à donner un semblant de logique. Dans ce volume, j’ai trouvé assez originale son idée de la gestion des mariages royaux comme des options boursières.

Fforde construit encore une fois une intrigue où son héroïne va être confrontée à un problème a priori insurmontable et qui demandera beaucoup d’effort, de l’imagination et de garder espoir pour être résolu. L’une des caractéristiques de la série est la confrontation entre Jennifer Strange et les adultes qu’elle croise et en particulier la façon dont certains d’entre eux se révèlent décevants de nullité, lâcheté, etc. Ce troisième volume n’y échappe pas et quelques uns des adultes présents dans l’ouvrage mériteraient plus qu’une simple paire de claques.

Le talent de Fforde se retrouve aussi dans la façon dont il agence son intrigue. Comme dans ses précédents ouvrages, on voit des détails en apparence anodins se révéler des éléments clés dans la suite du récit. Si la technique est on ne peut plus classique, ces fusils de Tchekhov ne sont cependant pas trop visibles car ils sont disséminés au sein d’un tas de petites choses qui n’ont pas grande importance pour l’intrigue, au contraire d’autres œuvres dans lesquelles les éléments “importants” se différencient très (trop) facilement du reste.

La série Jennifer Strange se poursuit donc tranquillement, en tout cas en VO. Au contraire des deux précédents volumes, The Eye of Zoltar se termine en demandant clairement de lire la suite, qui n’est pas encore parue et que j’attends donc de pied ferme. D’autant plus qu’à l’égal de Thursday Next, la pauvre Jennifer essuie quelques coups du sort qui ne laissent pas indifférent.

The Eye of Zoltar
de Jasper Fforde
éditions Hodder & Stoughton / Houghton Mifflin
environ 410 pages (format moyen)

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