Le sultan des nuages, de Geoffrey A. Landis

Mon voyage à travers la collection Une Heure-Lumière des éditions du Bélial se poursuit. Après avoir eu un cours d’histoire avec Ken Liu, un voyage au sein de la ceinture d’astéroïdes avec Egan, une présentation d’un centre d’appel assez particulier par Vinge, la construction d’un pont avec Johnson et une expédition sur Titan sous la direction de Baxter, on part cette fois pour Vénus avec Le sultan des nuages de Geoffrey Landis.

David Tinkerman et Léa Hamakawa sont deux scientifiques qui viennent sur Vénus pour réaliser une expertise. Mais la planète a une vie politique bien à elle qui s’immisce rapidement dans leur mission.

Le sultan des nuages partage quelques points communs avec une autre novella de la même collection : Retour sur Titan de Stephen Baxter. Dans les deux cas on a un récit à la première personne et l’intrigue sert de prétexte à la découverte d’un monde de notre système solaire. Là où les récits diffèrent, c’est sur l’occupation du monde en question. Chez Baxter, on s’intéresse à un monde vierge de présence humaine et dont on découvre la faune et la flore. Chez Landis, on fait au contraire la visite d’une planète colonisée par l’espèce humaine, qui en exploite les ressources.

Vénus est un décor intéressant pour un récit de science-fiction. Les conditions de température et de pression qui y règnent en font un endroit qui présente un sacré défi pour l’espèce humaine. Le sultan des nuages est intéressant de ce côté. Landis propose une façon pour l’humanité de vivre sur cette planète et d’en exploiter les ressources. Ce mode de fonctionnement a amené une organisation sociale particulière que l’auteur présente et qu’il utilise dans son récit. Le format novella permet de développer sensiblement le propos mais j’ai tout de même un goût de trop peu. Sans réclamer un roman complet sur ce monde, j’ai tout de même la sensation que Landis n’a fait que survoler son sujet et qu’il y avait matière à offrir un peu plus, sans étendre le texte.

Dans Retour sur Titan, l’intrigue sert surtout d’excuse et les personnages sont une assez bonne illustration du défaut de Baxter dans ce domaine : un peu trop plat. L’intrigue de Le sultan des nuages est objectivement un poil plus développée mais elle peine à me convaincre, au moins autant si ce n’est plus. Les personnages ne sont malheureusement pas plus emballant. Le narrateur a l’air d’un ado transi et les autres protagonistes ne valent pas beaucoup mieux. En fait, l’histoire et ses personnages promettent plus que ceux de la novella de Baxter mais le résultat n’est pas meilleur (voire pire) ce qui les rend franchement décevant. Et comme l’univers a un côté pas assez exploité, alors que du côté de Titan on prend quand même une petite dose de merveilleux scientifique, difficile de trouver de quoi défendre honnêtement ce texte.

Le sultan des nuages est donc ma première déception de la collection Une Heure-Lumière. Landis avait en main les ingrédients pour livrer un très bon texte mais le résultat final est très mitigé. Les quelques belles images de la vie sur Vénus qu’il propose permettent de sauver la novella de la nullité la plus complète mais ne permettent pas d’aller au-delà du médiocre. Dommage.

Le sultan des nuages (The Sultan of the Clouds)
de Geoffrey A. Landis
traduit par Pierre-Paul Durastanti
illustration d’Aurélien Police
éditions Le Bélial
120 pages (poche)

disponible en numérique sur 7 switch

Retour au sommaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *