Vengeresse, d’Alastair Reynolds

Depuis un peu plus d’un an, j’ai décidé de rattraper un peu de mon retard dans les publications du britannique Alastair Reynolds. Après avoir fini sa trilogie des Enfants de Poséidon, j’ai décidé de m’attaquer à l’un de ses derniers romans en date : Revenger (publié en français sous le titre Vengeresse). Les romans plus anciens comme House of Suns ou Terminal World devront attendre encore un peu.

Entraînée par sa soeur Adrana, Fura échappe à leur père et toutes deux s’embarquent sur le navire du capitaine Rackamore. Sous ses ordres, elles comptent bien naviguer à travers tout le système solaire, à la recherche de trésors laissés par les civilisations précédentes. Mais l’espace foisonne aussi d’autres navires et tous ne sont pas amicaux.

Avec Vengeresse, Reynolds livre l’un de ses romans les moins épais, même si l’ouvrage fait quand même dans les cent quarante mille mots dans la langue de Shakespeare. C’est dans cette langue que je l’ai lu et je ne peux donc pas juger du travail fait sur la version française, mais l’ouvrage doit certainement en demander puisque Reynolds n’hésite pas à modifier l’usage de quelques mots. Une façon de nous montrer l’étrangeté du futur qu’il décrit.

Cet univers est justement l’une des choses que j’ai grandement apprécié dans Vengeresse. J’ai en particulier aimé le côté “empilement d’époques” qui permet bien de mesurer que le passé que contemple les personnages a été très riche. L’auteur n’en est pas à son coup d’essai en la matière mais cela fait plaisir de voir que près de vingt ans après la parution de son premier roman (et près de trente depuis sa première nouvelle), il est toujours capable de proposer des environnements intéressants et bourrés de détails. En lisant l’ouvrage je me suis donc interrogé sur les règles qui régissent cet univers. Reynolds sème les explications tout le long de son récit, ce qui permet d’en apprendre régulièrement sans tomber dans de longs couloirs explicatifs. Il évite d’ailleurs le “expliquons au lecteur tout ce qui s’est passé depuis une époque passée aléatoire qui se trouve être le présent du lecteur”. Il sait aussi en garder de côté, laissant de quoi faire travailler notre imagination.

Le récit étant à la première personne, on ne multiplie pas les points de vue et les sous-intrigues. Ceci permet un récit assez dynamique et qui fait avancer l’histoire. L’intrigue a d’ailleurs un côté chasse au trésor / récit de pirates assez agréable. Acquérir la bonne carte au trésor, passer à travers les embûches, esquiver les concurrents et les prédateurs, etc. Vengeresse m’a fait replonger un peu dans cette ambiance sympathique où l’on espère avec les personnages trouver une belle récompense en ouvrant un vieux coffre.

Certains critiques ont rangé le roman dans la catégorie Young Adult. Si je ne serai pas vraiment capable de définir cette catégorie, j’ai tout de même un peu de mal à voir en quoi l’ouvrage en relève. Certes, Reynolds propose un récit moins complexe et moins sombre – encore que sur ce point ce n’est pas si flagrant – que dans la plupart de ses précédents livres. En fait, Vengeresse est un livre accessible tant aux adultes qu’aux ados et ça me paraît très bien comme ça.

Avec Vengeresse, Alastair Reynolds offre une sorte de récit de pirates de l’espace, avec sa cargaison de trésors cachés. Il propose aussi un récit un peu plus léger que certains de ces romans les plus connus et qui peut donner une porte d’entrée intéressante sur son œuvre pour ceux qui ne veulent pas se lancer dans quelque chose de trop hard science. Enfin il crée un nouvel univers avec son lot de mystères. Certains trouvent leur résolution à la fin de ce volume mais nul doute que l’on en apprendra plus dans le prochain volume dans le même univers. Visiblement, Reynolds a tant pris plaisir à écrire Vengeresse qu’il publiera dans quelques mois une suite. Et je vais me faire un plaisir de la lire.

Vengeresse (Revenger)
d’Alastair Reynolds
traduit par Benoît Domis
illustration de Julien Nguyen
éditions Bragelonne
408 pages (grand format)

disponible en numérique chez 7switch

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3 réflexions sur « Vengeresse, d’Alastair Reynolds »

  1. Je croyais que c’était un one shot mais non il faut toujours qu’il rallonge la sauce !
    Il me tente mais j’attendrais une promo, une Op… voilà le problème avec Bragelonne, trop d’opérations tuent la vente directe. 😉

    1. Effectivement, un deuxième est prévu en anglais l’année prochaine et Reynolds se lance dans l’écriture d’un troisième. L’auteur laisse quelques mystères en suspens mais dans l’ensemble on peut lire Vengeresse sans trop trépigner d’impatience à la fin, voire sans lire le suivant.

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