Lum’en, de Laurent Genefort

Parmi le peu d’auteurs francophones de science-fiction que j’ai lu, il y a Laurent Genefort dont le Points chauds m’a fait forte impression. J’ai aussi eu l’occasion de parler un peu du premier des romans de sa série Omale. Ces lectures étant suffisamment plaisantes, je continue de m’intéresser à l’auteur. Ce qui nous amène à l’un de ses derniers ouvrages en date : Lum’en, publié par Le Bélial.

Lum’en est une entité condamnée par ses pairs à une sorte d’incarcération dans les profondeurs de la planète Garance. L’entité va y voir l’arrivée des premiers explorateurs humains, les débuts de la colonie, son expansion puis sa régression et sa disparition.

Lum’en s’inscrit un peu dans la tradition des fix-up, ces assemblages de nouvelles dans un univers commun et formant une sorte d’histoire du futur, tels que Fondation d’Isaac Asimov ou Les chroniques martiennes de Ray Bradbury. D’un texte à l’autre, on a donc un changement d’époque et généralement de personnages, excepté Lum’en bien entendu. Chaque nouvelle propose une étape de l’histoire de la présence humaine sur Garance, de l’arrivée des premiers colons jusqu’à l’abandon de la planète.

L’ouvrage est l’occasion pour Laurent Genefort de décrire tout une faune et une flore originales. On fait connaissance avec les autochtones intelligents mais ignorés des humains. L’auteur parvient à donner vie à ce monde tout en faisant preuve d’une certaine économie dans l’écriture. Il n’y en a jamais trop sans qu’il nous manque quoi que ce soit pour apprécier cet environnement dans sa richesse et son originalité. Les connaisseurs de Genefort remarqueront que l’ouvrage s’inscrit comme presque tout le reste de sa production dans l’univers des portes de Vangk. Cependant, ce point ne gène aucunement la lecture pour ceux qui ne connaissent pas cet environnement.

Avec Lum’en, Laurent Genefort nous parle d’une entité non-humaine et de l’écologie de la planète qui l’abrite. Mais il nous parle aussi de l’humanité, de ses préoccupations et du caractère éphémère de ces dernières. Les êtres humains viennent puis s’en vont, toujours à la poursuite des mêmes obsessions et bientôt leur souvenir s’efface. J’y retrouve un peu de ce que l’on avait dans Points chauds, c’est à dire une peinture de l’humanité au moins autant, si ce n’est plus, que celle d’autres formes de vie.

Lum’en est un livre qui sait émerveiller le lecteur, lui proposer un cadre original, riche et cohérent tout en parlant de l’humanité, de ses ambitions et de leur vacuité. Le tout en sachant faire preuve de concision dans l’écriture sans pour autant manquer de rien. Bref, une belle réussite de la part de Laurent Genefort.

Lum'enLum’en
de Laurent Genefort
illustration de Manchu (grand format)
éditions Le Bélial / Le livre de poche
300 pages (grand format) 384 pages (poche)

disponible en numérique chez 7switch

Retour au sommaire

2 réflexions sur « Lum’en, de Laurent Genefort »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *