Je continue ma relecture de la quatrième série Catwoman, avec le deuxième volume du run d’Ann Nocenti. Est-ce que je vais y trouver un peu plus de qualité qu’à ma première lecture, il y a plus de dix ans ?
Ce volume est assez fourni, puisque outre les numéros 19 à 24 et 26 de la série, on a aussi l’Annual 1 et le numéro 23.4 de la série Batman: The Dark Knight (j’expliquerai cette numérotation bizarre un peu plus loin).
On débute avec l’arrestation de Catwoman par la Justice League of America mais on voit très vite qu’il s’agit d’un coup monté pour lui permettre d’être hébergé à l’asile d’Arkham et être recrutée par la Secret Society, sorte de pendant maléfique de la Justice League. On est sur un numéro associé à un arc de la série Justice League of America et ça ne mène à peu près nulle part pour ce qui est de la série qui nous intéresse ici, c’est bien dommage.
On part ensuite dans une guerre de territoire face au Pingouin, qui va ensuite dériver dans les cavernes et souterrains sous Gotham, avec une autre guerre de territoire. On va évidemment croiser le Pingouin, retrouver le flic Alvarez, flanquée d’une collègue bien déterminée à coincer Catwoman, faire la connaissance une technicienne de génie nommée Alice, retrouvé un démon échappé pendant l’arc sur le diamant noir dans le précédent volume, découvrir la version New 52 de Doctor Phosphorus et Joker’s Daughter et encore pas mal d’autres choses.
Et tout ça est… pas terrible. D’un point de vue général, j’ai l’impression de voir plusieurs intrigues se télescoper sans que ça ait vraiment du sens, notamment la transition surface/profondeur. On aurait tout à fait pu avoir un premier arc avec un semblant de conclusion avant de se lancer dans le second.
Je ne suis pas non plus très convaincu par les personnages. Je n’avais pas aimé Joker’s Daughter et c’est toujours le cas à l’époque. Elle m’est vraiment antipathique. Ça pourrait être une bonne chose car il est parfois bon d’avoir des méchants parfaitement détestable, mais je suis pas convaincu que ce soit l’objectif ici. Je trouve le caractère d’autres protagonistes un poil pété, notamment Tinderbox qui ne vit que pour se marier pour ensuite rejeter cette option, sans que ni l’un ni l’autre ne me paraissent avoir de logique ou de substance.
La guerre de territoire en surface ne me convainc pas trop mais alors celles dans les profondeurs est vraiment en-dessous, dans un sens comme dans l’autre. On a quelques enchaînements de scènes ou d’actions où on dirait presque qu’ils manquent des pièces du puzzle.
Par contre, il y a une ou deux bonnes choses. D’abord Alvarez et sa collègue qui semblent toujours exister, et qui serviront pas mal par la suite. Et l’introduction d’Alice Tesla, qui refera aussi quelques apparitions par la suite. Au milieu d’un tas de personnages qui semblent à peine être là avant de disparaître, c’est déjà pas mal. Tout au long de ce run, j’ai vraiment une sensation que Selina change de meilleur pote tous les trois- quatre numéros et c’est pénible.
Au milieu de tout ça, il y a un numéro de la série Batman : The Dark Knight à l’étrange numérotation : 23.4. Lors de la période New 52, DC Comics avait décidé au bout d’un an, en septembre 2012, de publier un numéro 0 dans toute les séries, mettant en scène les nouvelles origines des personnages. On a ainsi vu celui de cette série dans un précédent recueil. L’année suivant, toujours en septembre, l’éditeur remit le couvert avec une série de numéro spéciaux, cette fois consacré à des méchants spécifiques à chaque héros. Mais comme certains héros, comme Batman, Superman et Wonder Woman, avaient pas mal de méchants emblématiques, on édita plusieurs numéros pour les séries correspondantes, avec une numérotation à indice (23.1, 23.2, etc.) Et d’autres séries, dont Catwoman, furent mises en pause le temps d’un numéro. Ainsi, le numéro 23.4 de Batman : The Dark Knight fut consacré à Joker’s Daughter, à ses origines et sa prise de contrôle d’un coin des souterrains sous Gotham. Et je ne peux pas dire que ça ait contribuer à me rendre le personnage sympathique ou intéressant. On a quelqu’un qui est fondamentalement mauvais, sans véritable explication. Bref, rien d’inoubliable.
Graphiquement, c’est pas mal dans l’ensemble. Sandoval fait la majorité des planches et si je ne suis pas plus emballé que ça par son style, c’est propre et bien. Le reste est un peu plus aléatoire. Et on a toujours le quota de fan-service, mais au point où j’en suis rendu dans ma relecture, je n’arrive même plus à en soupirer.
Le milieu du run d’Ann Nocenti n’arrive toujours pas à me convaincre. J’ai régulièrement une impression de bazar qui peine à s’organiser, avec des personnages qui pour la plupart ont une caractérisation qui ne me convainc pas. Mais il y a quand même quelques pas mal, comme le duo de flic ou l’introduction d’Alice Tesla, qui perdureront un peu au-delà de ce run, dont il reste encore un volume à relire.

Catwoman – Volume 4 – Gotham Underground (Catwoman – tome 4 – La main au collet)
écrit par Ann Nocenti & Scott McDaniel
dessiné par Rafa Sandoval, Christian Duce, Georges Jeanty, Aaron Lopresti, Stefano Martino, Scott McDaniel, Diogenes Neves, Cliff Richards & Mateus SantoLouco
encré par Jordi Tarragona, Dexter Vines, Walden Wong & John Livesay
colorisé par Sonia Oback, Andrew Dalhouse, Michelle Madsen, Guy Major & Matt Yackey
lettré par Travis Lanham, Taylor Esposito & Dezi Sienty
éditions DC Comics (anglais) Urban Comics (français)
223 pages