Dune : Spice Wars

Si Dune est bien sûr un livre culte de la science-fiction, c’est un univers décliné aussi sous d’autres supports, films, jeu de plateau… et bien sûr en jeu vidéo. J’ai eu l’occasion récemment avec le camarade César pour son très sympathique podcast Pas trop vieux pour ces conneries. Un numéro dans lequel de nombreux intervenants parlent justement de tous ces aspects de l’univers étendu de Dune. La proposition de participer à ce numéro m’a alors rappelé l’existence d’un jeu assez récent dans cet univers, un jeu pour lequel je venais justement de recevoir une alerte « promo ». Les choses sont bien faites (enfin pas selon mon compte en banque). Bref, je me suis lancé dans un Dune : Spice Wars qui me faisait de l’œil depuis un moment.

Spice Wars est un jeu qui rentre dans la catégorie des 4X (Explore, Expand, Exploit, Exterminate), des jeux dans lesquels on joue une faction en concurrence avec d’autres pour le contrôle d’un espace et où la compétition se fait par le développement économique, militaire, scientifique, etc. Un type de jeu dont la série Civilization est probablement l’exemple le plus connu. Le jeu se différencie donc légèrement des itérations précédentes dans le même univers, qui soient allaient avec le jeu d’aventure, soit vers le RTS, un genre dont Dune II était un précurseur.

Le jeu dispose de trois modes : un mode bataille à plusieurs sur une même carte, un mode duel en un contre un (a priori sur une carte plus resserrée) et enfin un mode campagne où l’on doit enchaîner les missions. C’est ce dernier que j’ai particulièrement exploré.

On commence bien sûr par une carte d’Arrakis

On prend donc la direction d’une maison noble, parmi quatre (cinq si on a pris l’extension House Vernius of Ix) et on se retrouve face à une carte de Dune, où l’on va affronter deux autres factions pour en prendre le contrôle. La campagne peut se gagner autrement qu’en éliminant les deux factions rivales, l’une des conditions possibles est de contrôler un nombre minimum de régions, l’autre est d’atteindre le niveau maximum d’amitié avec les Fremens. Car cette carte contient deux indicateurs : l’amitié avec les Fremens et un niveau de Pression, qui monte au fur et à mesure de notre montée en puissance. Si elle dépasse un certain seuil, on risque d’être purement et simplement assassiné. Mais il y a bien sûr un moyen de faire descendre cette jauge.

A chaque étape, on a le choix entre plusieurs missions possibles. Ces dernières sont assez variées : prendre purement le contrôle d’une région à une autre faction, être le premier à atteindre un certain niveau de contrôle du région neutre, atteindre un niveau d’hégémonie, de contrôle de la CHOM, etc. Il y a aussi des missions qui imposent des contraintes particulières : terrain sans épice, seuls les mercenaires sont recrutables, un sietch particulier doit être découvert et protégé ou pillé, etc. J’ai trouvé que c’était assez varié et ça impose régulièrement d’envisager une stratégie différente pour gagner la partie. Chaque mission propose une récompense principale et aussi une récompense complémentaire suivant un objectif secondaire (développer des relations avec les sietch, atteindre un certain indicateur, etc.) Tout ça permet d’avoir des bonus sur les missions suivantes et/ou d’agir sur les jauges d’amitié avec les Fremens et de Pression.

Voilà une zone déjà bien occupée par les différentes factions

Une fois la mission lancée, on retrouve une mécanique un peu similaire aux RTS : on a une base de départ, on doit explorer la carte, développer des bâtiments, entraîner des unités, etc. Si l’épice est évidemment de la partie, ça n’est pas la seule ressource à maîtriser et il faut généralement trouver un équilibre entre elles pour bien se développer. La prise de contrôle de la carte se fait par l’annexion de différents villages, soit par conquête, soit par assimilation pacifique (possible pour l’une des factions). L’Empire réclame évidemment régulièrement sa dime en épice, avec un objectif croissant, ce qui maintient une certaine pression sur les ressources.

On a plein de petites choses complémentaires à faire, comme explorer des ruines, épaves et autres lieux propices à trouver des trésors qui sont parfois bien utiles. Il faut aussi gérer la recherche, avec toujours cet écueil d’un arbre de recherche qui repart à zéro d’une mission à l’autre, l’espionnage, les relations avec les autres factions (par commerce ou traité) et participer aux sessions du Landsraad où des motions sont régulièrement soumises au vote, avec chacune un effet sur le jeu (hausse du cout de recherche, baisse du cout de recrutement, sanction d’une maison en particulier, etc.). Enfin, on a parfois un objectif temporaire qui peut-être atteint de deux façons différentes et procure un bonus spécifique.

Au début, il faut prendre le temps de bien étendre sa zone de contrôle

Les possibilités sur chaque mission sont donc assez nombreuses et il tout à fait possible d’en réussir une partie sans affronter les autres factions. Les cartes contiennent aussi leur lot d’éléments aléatoires (tempêtes, attaque de ver des sables, raid de pillards…) ainsi que parfois deux factions supplémentaires, qui ne sont pas engagés dans la conquête de la planète : les fremens et les contrebandiers.

Chaque faction a bien sûr ses spécificités, qui s’expriment par des capacités, des unités, des bâtiments et des possibilités de recherche particulières. Tout ça permet donc de refaire plusieurs fois la campagne avec une approche différente pour bien exploiter ces particularités.

J’ai beaucoup aimé le rendu de l’univers de Dune. Il y a bien évidemment l’épice, que l’on retrouve dans la plupart des missions, mais aussi l’importance de l’eau, une ressource sans laquelle rien n’est possible. Le jeu arrive à employer quelques personnages connus et surtout utilise quantité de termes introduit par Frank Herbert. Sur le plan visuel, je trouve que l’esthétique est bonne, y a pas mal de choses dans des tons ocres et les bannières des différentes maisons tranches bien dessus. Au niveau sonore, on a quelques voix (uniquement en anglais, mais l’interface est localisée en français) qui collent assez bien, des bruitages qui font le job et surtout une bande-son que j’apprécie énormément. Dans certains morceaux, j’ai presque l’impression d’entendre le vent souffler derrière la musique.

L’inévitable arbre de recherche

J’ai aussi apprécié les variations d’une faction à l’autre, qui permettent des approches un peu différentes sur le jeu. Tout comme la diversité des missions proposées. Là aussi, les objectifs imposés font qu’on doit construire sa partie différemment à chaque fois. Parfois on peut prendre relativement son temps alors qu’en d’autres occasions on est engagé dans un sprint contre les autres factions. Certains investissements, comme le développement de l’amitié avec les Fremens, peuvent vraiment s’avérer payant par la suite. Les différentes missions se bouclent en un délai assez rapides, deux ou trois heures maximum en principe.

Bref, j’ai passé un fort bon moment avec ce jeu qui arrive à avoir des mécaniques assez simples mais riches et permet une belle diversité de missions. Je suis loin d’en avoir fait le tour, j’arrive à une bonne quarantaine d’heures de jeu pour deux campagnes terminées, et je compte bien y jouer encore un bon moment. D’autant plus qu’il est assez probable que les développeurs du jeu y apportent encore d’autres éléments par la suite, notamment une ou deux factions supplémentaires.

Il faut voter régulièrement pour approuver ou rejeter des motions

Dune : Spice Wars
développé par Shiro Games
édité par Funcom
disponible sur PC (Windows), XBox X/S

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