Demain les chiens, de Clifford Simak

La science-fiction, comme tous genre littéraire, a son lot d’œuvres considérées comme des classiques : des textes qui se démarquent d’une façon ou d’une autre, qui ont traversé le temps et dont on considère parfois  (à mon avis à tord) qu’il est bon de les avoir lu pour bien apprécié le genre. Demain les chiens de Clifford D. Simak fait partie de ce que l’on range fréquemment dans les classiques de la SF et je m’étais promis d’essayer de le lire un jour. Après plus d’un décennie à végéter dans ma bibliothèque, j’ai enfin sorti l’ouvrage.Demain les chiens est un fixup, c’est à dire une série de nouvelles regroupées sous forme d’un roman ou recueil, avec éventuellement quelques ajustements du texte ou un peu de texte qui relie ces nouvelles, ce qui est le cas ici. L’ensemble est présenté comme un ensemble de contes légendaires et chaque texte précédé d’une introduction qui parle du contenu du texte à suivre et des éléments qui peuvent ou non permettre de déterminer s’il s’appuie sur une réalité quelconque, notamment en s’appuyant sur le travail de divers historiens. La chose qui rend tout ça particulier, c’est le fait que l’auteur du paratexte et les historiens évoqués sont des chiens. Car ce livre appartient à un futur dans lequel l’espèce canine a acquis la conscience et le langage et où l’espèce humaine est une vieille légende dont on doute profondément qu’elle s’appuie sur une quelconque réalité.

Le parti pris de ce paratexte est vraiment bien tenu tout le long de l’ouvrage. L’auteur met clairement en doute la réalité de l’existence des humains, tout en s’appuyant sur les avis d’historiens qui vont dans son sens ou pas.

L’ensemble des nouvelles fonctionne bien. On a une progression chronologique avec parfois des intervalles de temps très importants entre deux textes, mais on a quelques éléments constants dont l’apparition régulière des membres d’une même famille. On observe bien la façon dont on glisse progressivement d’un monde dominé par l’humanité à un monde où cette dernière a disparu et où les chiens ont pris sa place. J’ai apprécié le fait que cette forme d’extinction ne soit pas monocausale, Simak montrant différentes voies vers lesquelles s’oriente l’espèce humaine.

J’ai lu ce livre dans son ancienne traduction, j’ignore donc si la nouvelle apporte beaucoup de changement, à part l’ajout d’un épilogue écrit plus tardivement par l’auteur. Mais cette ancienne traduction ne m’a pas semblé trop poussiéreuse, elle respire juste un peu son époque.

J’ai beaucoup apprécié ce classique. Non seulement les nouvelles sont agréables et s’enchaînent assez bien. Mais le liant ajouté pour en faire un fixup offre une forme de perspective historique qui a ajouté à mon plaisir de lecture. Je n’ai clairement pas perdu mon temps en lisant ce livre.

Demain les chiens (City)
de Clifford D. Simak
traduit par Pierre-Paul Durastanti
illustration de Flamidon
éditions J’ai Lu
350 pages (poche)

disponible en numérique chez 7switch

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