Quand je cherche ma prochaine lecture, je fais parfois le tour du fond de ma bibliothèque et retrouve des livres qui y dormaient depuis des années. C’est ainsi que je suis retombé sur La patrouille du temps, premier volume de la série du même nom de Poul Anderson et classique du voyage temporel.
Le voyage dans le temps étant possible, il convient de contrôler un minimum cette activité pour éviter les catastrophes. C’est le travail de Manse Everard. Et au contraire de la plupart de ses collègues chargés de surveiller un secteur chronologique particulier, Manse est amené à intervenir à toutes les époques.
Ce premier volume compte cinq nouvelles, écrites entre les années 1950 et les années 1970. On sent un peu les restes de la vieille SF de l’âge d’or avec des histoires qui ne s’étalent pas inutilement sur cinq cents pages. Les événements s’enchaînent assez rapidement, sans pour autant qu’Anderson fasse l’impasse sur les descriptions. La nouvelle Les chutes de Gibraltar nous plonge ainsi dans un passé lointain et permet d’assister à un événement spectaculaire. L’auteur propose des contextes historiques variés, originaux et sur lesquels il semble assez bien documenté. Cette série est probablement le reflet d’une vraie passion d’Anderson pour l’histoire.
L’univers de la patrouille du temps n’est pas de ceux dans lequel la moindre petite modification dans le passé en modifie complètement l’avenir. Le temps, ou plutôt l’histoire, a une certaine inertie et tend à effacer les modifications mineures pour retrouver son cours “ordinaire”. Mais les problèmes ne manquent pas et Everard et ses collègues sont parfois confrontés à des cas de conscience. On s’interroge aussi, avec lui, sur les intentions des Danelliens, les lointains et mystérieux patrons de la patrouille du temps. Le dernier texte est l’occasion d’une petite plongée du côté de l’uchronie et du danger qu’elle peut représenter pour ceux qui s’y égarent.
La patrouille du temps est un classique du voyage temporel qui se lit encore bien au 21e siècle. Poul Anderson écrit des textes qui vont à l’essentiel, décrivant avec détail et crédibilité des époques variées et originales. Le tout avec un peu d’interrogation sur le bien fondé de cette patrouille et les objectifs de ses patrons. Il ne me reste plus qu’à retrouver le deuxième volume, Le patrouilleur temporel.
La patrouille du temps (Guardians of Time)
de Poul Anderson
traduit par Bruno Martin, Michel Deutsch, Claudine Arcilla-Borraz et Roger Martin, révision de Pierre-Paul Durastanti
illustration de Gil Formosa / Alain Brion
éditions Le Bélial / Le livre de poche
278 pages (grand format) 287 pages (poche)
J’avais passé un très bon moment en le lisant, c’est intéressant tant par le cadre que par l’histoire. Je n’ai, malheureusement, pas eu l’occasion de lire la suite, mais ce n’est pas l’envie qui manque !
Le volume deux sommeille quelque part dans un coin de ma bibliothèque, probablement acheté en même temps que le un. Il faut que je le retrouve et surtout il faut que je trouve le temps de m’y lancer. C’est certainement ça le plus difficile. 🙂