Reconstitué, de Sean Williams

Perdue quelque part dans les limbes de ce blog, se trouve une chronique du premier tome des Orphelins de la Terre, co-écrit par Sean Williams et Shane Dix. Williams a collaboré avec Dix sur d’autres séries, notamment une trilogie Star Wars, dans le cycle du Nouvel Ordre Jedi, mais il a aussi écrit seul. L’un de ces ouvrages s’intitule Reconstitué.

Jonah McEwen, détective privé, est embarqué dans une affaire de meurtre en série dont il est l’un des suspects, bien que sortant de trois ans de coma. Mais la technologie de la téléportation permet aussi de copier les gens. Et si un autre Jonah McEwen était coupable de ces crimes ? D’autant plus que les victimes sont elles-mêmes des copies. S’agit-il alors bien de meurtres ?

C’est donc autour de la technologie de la téléportation, et des possibles copies qu’elle permet, que Sean Williams bâtit son intrigue. Et il prouve qu’il y a matière à quelques sérieuses questions à étudier si une telle technologie voyant le jour. Car la possibilité de la téléportation s’accompagne ni plus ni moins, dans le cas présenté par Williams, de l’opportunité de copier les individus (il suffit de téléporter quelqu’un sans effacer l’original). Quels sont alors les droits de cette copie et son original est-il responsable de ses agissements ? Éliminer une copie est-il assimilable à un meurtre ? De plus, la téléportation nécessite une numérisation d’un individu. Mais que se passe-t-il si on change les données avant de reproduire la personne ? Est-il alors possible de « pirater » quelqu’un pendant une téléportation ? Est-on sûr une fois arrivé à l’autre bout d’être la même personne qu’au départ ? Les possibilités sont nombreuses et Williams en explorent quelques-unes.

Pour le reste, on est dans un univers de cyberpunk assez typique, avec de la technologie un peu partout, des réseaux, de la nanotechnologie, des intelligences artificielles, etc. Au niveau de l’écriture, je reprocherais principalement l’emploi d’un argot polyglotte pas franchement utile. On échappe pas non plus à quelques longueurs, mais le roman se lit assez vite malgré son volume de texte assez imposant.

Au final, un roman cyberpunk assez sympathique, pas exempt de défauts, mais avec quelques idées intéressantes et qui laisse songeur sur l’usage de technologies hypothétiques.

ReconstitueReconstitué (The Resurrected Man)
de Sean Williams
traduit par Pascal Huot
illustration de Miguel Coimbra
éditions Bragelonne
478 pages (grand format)

Pour en faire l’acquisition, vous pouvez vous téléporter par-là.

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