Thrawn, de Timothy Zahn

Il y a bien longtemps mais dans une galaxie très proche, j’ai lu quantité de romans Star Wars. J’avais bien balayé certains coins de cet univers étendu, puis les choses changeant et ayant peut-être fini par une légère overdose de la chose, je m’en étais éloigné. La reprise de cet univers par Disney et sa mise hors canon de tout l’univers étendu pré-rachat avait un peu achever de me convaincre de ne plus y retourner. Mais récemment, peut-être trop déçu par le dernier épisode cinématographique et par le destin télévisuel de la franchise, j’ai décidé de tenter de donner sa chance à sa composante livresque. En commençant par l’un des auteurs et des personnages qui étaient des valeurs sûrs de l’ancien univers étendu.

Sur un caillou perdu, les forces impériales se retrouvent confronté à un naufragé à la peau bleue qui leur inflige quelques humiliations.  Une fois appréhendé, l’individu va finalement intégré les forces impériales et commencer une prestigieuse carrière, sous un diminutif qui deviendra connu de tous : Thrawn.

C’est un plaisir de retrouver l’univers Star Wars, avec son vocabulaire, ses planètes, ses multiples espèces et son empire maléfique. Tout y est et Zahn maîtrise ça très bien, sans surprise : il avait déjà une dizaine de romans Star Wars au compteur avant d’écrire celui-là. Du côté des bons points, j’ai aussi beaucoup apprécié le point de vue d’Eli Vanto, qui accompagne Thrawn à travers l’ouvrage. S’il permet de suivre la progression du futur grand amiral, il présente aussi un intérêt en tant que tel. J’ai été moins convaincu par le parcours d’Arhinda Pryce, une employée de l’administration impériale qui trace sa route petit à petit. Si son parcours n’est pas dénué d’intérêt et montre tous les détours et raccourcis qu’il faut emprunter dans une structure en partie corrompue, son fil narratif a pour l’instant assez peu de lien avec l’autre. On voit là clairement que ce roman n’est que le premier volume d’une trilogie.

S’il est plaisait de voir un Thrawn réaliser son ascension dans la hiérarchie impériale, j’avoue quand même trouver quelques faiblesses de ce côté. D’une part, ça semble un peu trop facile par moment. Je n’ai jamais eu la sensation que le personnage soit vraiment en danger un seul instant. Je sais un peu trop que Thrawn va systématiquement retourner la situation d’un claquement doigt et si la chose en soi n’est pas déplaisante, sa répétition à de multiples reprises au fil du livre m’a lassé. D’autre part, une partie de l’intérêt de Thrawn dans l’ancien univers étendu était son côté mystérieux : seul non-humain à atteindre le grade de grand amiral, il avait fait l’essentiel de sa carrière dans les régions inconnues et son arrivée sur la scène dans les années suivant la mort de l’empereur avait tout d’une surprise. Ici, il fait son ascension en pleine lumière et je trouve cela un peu dommage, ça le rend plus commun aux autres officiers impériaux et diminue sa singularité. Je trouve un peu dommage que la version Disney perde l’une des caractéristiques marquantes de la version précédente du personnage.

Bref, si j’ai pris du plaisir à retrouver l’univers Star Wars, j’ai tout de même trouvé quelques défauts à ce roman. Cependant, pas assez pour que j’abandonne l’idée de lire le volume suivant de cette trilogie.

Thrawn (Thrawn)
de Timothy Zahn
traduit par Lucile Galliot
éditions Pocket
600 pages (poche)

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