Cercle vicieux, de Mike Carey

Le public féminin peut se régaler depuis quelques temps avec toute une flopée de série de bitlit. Pour le lectorat masculin l’offre est un peu plus pauvre. C’est donc avec intérêt que j’ai lu Cercle vicieux, de Mike Carey, consacré à Félix Castor.
Castor est exorciste et travaille en partie comme consultant pour la police de sa gracieuse majesté. Sa spécialiste est de parler aux morts, ce qui peut se révéler utile pour retrouver certains indices permettant de coincer les coupables de meurtre. Mais il arrive que l’on confie parfois à Félix de bien curieuses affaires. Ainsi ce couple dans le deuil qui lui explique que l’on a kidnappé leur fille, ou plus précisément le fantôme de cette dernière. Voilà notre narrateur embarqué dans une sacrée galère.
Un peu comme dans la série des Dossier Dresden de Jim Butcher on est dans un mélange de polar et de fantastique (de la fantasy urbaine pour être plus précis) mais je trouve qu’ici le curseur est un peu plus proche du polar. On a quelques différences majeures à commencer par le fait que chez Dresden on évolue dans un univers où les affaires des créatures surnaturelles restent plus ou moins cachées aux yeux des mortels. Chez Castor au contraire le surnaturel a éclaté au grand jour et l’on note d’ailleurs que les législateurs britanniques ont des soucis avec ce qui est mort ou plus tout à fait. La différence Etats-Unis (Dresden) / Angleterre (Castor) n’est pas non plus anecdotique. Comme parfois chez les britanniques il y a un petit parfum d’éternel déclin d’une puissance dont le summum n’est plus qu’un lointain souvenir, presque une légende. Tout ça pour dire que l’on peut lire les deux sans avoir trop la sensation que cela se répète, même s’il faudra voir si la tendance se maintient sur la série de Mike Carey.
L’une des curiosités de ce bouquin est qu’il ne s’agit pas du premier volume de la série. En effet Bragelonne a décidé de faire l’impasse, du moins pour le moment, sur The Devil You Know le véritable premier opus des aventures de l’exorciste britannique mais les livres étant apparemment assez indépendants ça ne devrait pas trop gêner. Bref ça se lit tranquillement et si Castor fait référence à divers évènements antérieurs ça ne bloque en rien la compréhension de l’ouvrage.
Personnellement j’ai beaucoup aimé ce nouveau personnage. On suit certes des sentiers assez balisés avec deux intrigues qui vont finir par se croiser, des clients qui ne sont pas toujours ce qu’ils prétendent, etc. Toutes choses que l’on voit assez régulièrement dans les récits de détectives privés. Mais la personnalité de Félix Castor, qui refuse catégoriquement de se laisser emmerder par le reste de l’univers et le fait bien savoir, m’a vraiment emballé. On sent une certaine parenté avec le John Constantine du comics Hellblazer, que j’ai découvert depuis et dont certains épisodes sont scénarisés par… Mike Carey. Les dates de parutions des différentes séries me laissent penser que Castor est peut-être une sorte de transposition au format roman du personnage principal de Hellblazer.
Quoiqu’il en soit voilà une nouvelle série dont ce livre, même s’il n’est pas le premier, se lit très bien tout seul et ne nécessitera pas les quinze volumes qui pourraient suivre pour que le lecteur soit satisfait. Mais j’en reprendrais volontiers une louche.
Cercle vicieux (Vicious circle)
de Mike Carey
traduit par Christophe Coq
illustration de Lapao
éditions Bragelonne
408 pages (grand format)
Vous avez besoin d’un exorciste et d’un détective privé ? Pas de soucis Felix Castor est là pour vous.

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