Frankia, de Jean-Luc Marcastel

Faire se croiser la fantasy et la deuxième guerre mondiale, en voilà une drôle d’idée. C’est le pari que tente Jean-Luc Marcastel avec la trilogie Frankia dont je viens de finir le premier volume.
L’histoire est donc réécrite à grand renfort d’orcs, d’elfes et de nains, de technomanciens, arachnopanzers et autres mécanovouivres. L’infâme technarkonte Von Drakho à la tête de Teutonia a conquis la moitié d’Europa, écrasant tous ses adversaires sur son passage. Dans la zone libre de Frankia, puisque le pays est divisé en deux à la suite de sa défaite, Loïren, jeune humain adopté par un orc, va faire la rencontre de Faëllia, jeune elfe en cavale. Avec son frère adoptif Morkhaï ils vont essayer d’empêcher les teutoniens et les collabos de mettre la main sur Faëllia qui semble porteuse d’un secret vital pour l’issu du conflit.
Le texte est accompagné d’une petite galerie de portraits assez agréable, initiative que j’aimerais volontiers voir un peu plus souvent. Voila pour le point positif de l’ouvrage.
Pour le reste c’est nettement moins bon. J’ai mis un temps fou à me décider pour l’âge du principal protagoniste qui m’a semblé osciller joyeusement entre dix et dix-huit ans (ça fait quand même une belle marge). Ensuite la trame est un enchainement de scènes clichés au nombre desquels on trouve ‘le sacrifice du mentor‘, ‘les soldats vaincus qui basculent dans la résistance parce que faire du mal aux petites filles c’est vraiment… mal‘, ou encore ‘l’infâme collabo qui est « récompensé » à la hauteur de sa fourberie‘. Au niveau des protagonistes c’est la grande galerie là aussi, à faire passer Papy fait de la résistance pour une œuvre d’une finesse extrême en terme de personnages. Les méchants sont abominablement maléfiques et les gentils incroyablement héroïques.
On sent que l’auteur aime beaucoup sa région au vu du nombre de descriptions qui s’agglutinent tout le long du récit. Dans le Seigneur des anneaux ça décrit beaucoup aussi mais au moins le récit avait le mérite de voyager un peu à travers les terres du milieu. Là on reste coincé dans une zone qui doit difficilement dépasser dix kilomètres sur cinq. Un peu léger pour passer cent pages à dépeindre l’environnement. Je pourrais aussi parler des atermoiements du personnage principal, qui occupent eux aussi un métrage de texte fort conséquent sans susciter d’intérêt. Mais ne nous attardons pas plus sur la pauvre bête qui agonise et achevons-la.
Bref, je déconseille vivement ce roman à tous, à moins que vous ne cherchiez un cadeau pour un ennemi, et je vais faire l’impasse sur les deux volumes suivants qui ne me manqueront pas du tout.
Frankia, tome 1
de Jean-Luc Marcastel
illustration d’Arnaud Cremet
éditions Mnémos
360 pages (grand format broché)

Une réflexion sur « Frankia, de Jean-Luc Marcastel »

  1. Ah, comme je vois que tu as beaucoup apprécié, je te propose de lire Le Dernier hiver, du même auteur, où tu retrouveras les mêmes caractéristiques, et les mêmes types de personnages (les noms à coucher dehors en moins). Oui, actuellement, je suis en train de courir très très vite, et très très loin.
    Plus sérieusement : j’envisageais de donner une nouvelle chance à cet auteur. Grâce à toi, je sais que ce ne sera pas avec Frankia. Merci!

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