Quand j’étais enfant et ado, j’ai beaucoup lu de bd franco-belge qui étaient classiques ou le sont devenus, d’un tas de genres différents : aventure, humour, science-fiction… Un certain nombre de ces œuvres ont laissé une impression durable chez moi. Et dans la catégorie fantastique, il y avait entre autres une série intitulée Mic Mac Adam. Mettre la main sur des intégrales consacrées au personnage était un bon prétexte pour en relire et découvrir les histoires qui m’avaient échappées à l’époque.
Cette première intégrale reprend dix histoires dessinées et deux textes consacrés au personnage de Mic Mac Adam.
On commence par une petite histoire, La porte condamnée, dans laquelle Mic Mac Adam prend possession d’une maison qu’il vient d’hériter. Enfin d’un bâtiment en ruine pour être honnête. Mais une porte condamnée va révéler un secret assez improbable. Le graphisme est appelé à évoluer rapidement mais le personnage principal a déjà son habit écossais, son couvre-chef et sa pipe. Ça dure huit planches et ça arrive à caser du mystère, de l’humour et de l’action.
Le Nabot Maudit est un peu plus long, avec treize planches. Mic Mac Adam est embauché pour enquêter sur des vols dans des bijouteries. Une affaire qui va le mettre sur la piste d’un voleur peu ordinaire. Encore une fois, on a de l’humour, de l’action, notamment une scène assez sympathique d’affrontement à coups de transformations animalières. Et tout ça se termine gentiment, parce notre protagoniste n’est pas insensible.
On a à nouveau affaire à une histoire de vol dans Les étranges visites de Mister Wax. Mais cette fois, c’est la nature des vols plutôt que le voleur qui relève du fantastique. L’adversaire de Mic Mac Adam est plus malfaisant mais il en vient à bout après une explication musclée. L’idée derrière cette histoire permet une petite fantaisie dans la mise en scène.
Mic Mac Adam se trouve un bien étrange associé dans Le passeur des morts. Les auteurs vont plonger dans l’Égypte antique pour chercher leur idée et ça fonctionne plutôt bien. L’associé de Mic Mac Adam ajoute tant à l’humour qu’à l’intrigue elle-même, tout ça le temps d’une douzaine de planches.
Le fantastique est toujours présent dans Le bois maudit, une histoire de kidnapping réglée en quatre planches, où Mic Mac Adam ne perd pas ses bonnes manières et ça laisse à résoudre le problème.
On assiste à un gag assez classique dans les deux planches de Le coffret récalcitrant. Et pour Le fantôme de Zwyn, s’est même plié en une unique page.
On arrive alors à la seule histoire « longue » dans le format traditionnel de 44 planches. Le Tyran de Midnight Cross est une affaire qui démarre à Londres mais emmènera aussi notre protagoniste à la campagne. L’ambiance est un peu différente car c’est la première affaire où il y a mort d’homme. Mic Mac Adam est happé un peu par hasard par cette affaire où le fantastique est bien présent. La durée de cette intrigue permet aux auteurs d’introduire pas mal de protagonistes, dont l’inspecteur Daydream qui va passer son temps à se vanter et faire des déductions que Mac Adam va ensuite démonter. Cela permet de former un tandem qui fonctionne assez bien. L’histoire est assez dense avec pas mal de rebondissements et de révélations et une fin bien satisfaisante.
On revient à un format plus court, onze planches, pour Morts au sommet. Mic Mac Adam est engagé pour protéger un homme qui se sent menacé par un tueur mystérieux. Ça fonctionne pas trop mal, même si je trouve que l’histoire semble un peu moins soignée graphiquement.
Enfin, Mic Mac Adam est bombardé inspecteur de l’enseignement pour aller enquêter sur une mort mystérieuse dans un pensionnat huppé. L’intrigue marche bien et j’ai eu plaisir à voir notre protagoniste évoluer au milieu des enfants en essayant de mener son enquête.
Dans l’ensemble, les histoires essayent d’équilibrer un mystère avec une dose d’action et de l’humour. On sent que la série cherche un peu son ton au début, mais au bout de quelques histoires on voit se dessiner une forme un peu récurrente. Graphiquement, Benn trouve assez rapidement le style de son personnage principal. On a visuellement des éléments qui nous rappellent régulièrement que les intrigues ont lieu au Royaume-Uni, voire à Londres, et c’est plaisant. Enfin, on peut s’interroger sur la nature exacte du travail de Mic Mac Adam : on le voit assister la police, il écrirait des livres… mais on n’est pas toujours sûr de la raison de son implication dans certaines intrigues (et franchement, ça n’est pas un soucis).
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire cette première intégrale de Mic Mac Adam et à découvrir des récits que je n’avais encore pas vu. J’aime vraiment l’ambiance qui se dégage de cet univers ainsi que son personnage principal. Ayant l’intégrale suivante en stock, je vais pouvoir prochainement continuer.
Les premières aventures de Mic Mac Adam – Intégrale 1 Le livre noir
scénario de Stephen Desberg
dessin de André Benn
éditions Dargaud
136 pages