Catwoman – Keeper of the Castle, de Genevieve Valentine & Garry Brown

Après les runs de Judd Winick et d’Ann Nocenti, on arrive à la troisième ère de cette série avec Genevieve Valentine à la plume. Une période qui dans mon souvenir était la meilleure de cette série. On va voir si une dizaine d’années plus tard tout ça fonctionne encore.

Entre le précédent volume et celui-ci, il s’est passé une chose importante pour le personnage de Selina Kyle dans une autre série publiée à l’époque par DC : Batman Eternal. On y apprenait que Selina n’était autre que la fille de Rex Calabrese, un chef de famille mafieuse de Gotham. Raison pour laquelle, après quelques complications supplémentaires dans la série Batman Eternal, on retrouve donc Selina en position de cheffe de la famille Calabrese au début de ce volume.

Et ce n’est pas un travail de tout repos. Car la concurrence est rude dans le domaine mafieux à Gotham. Les directions des différentes familles tentent plus ou moins de s’accorder sur divers points, pour ne sombrer en permanence dans la guerre des gangs. Selina doit s’accorder avec son cousin et sa cousine, le reste du gang Calabrese et certains concurrents pour essayer de maintenir un minimum de paix et ne pas céder à certaines tentations sur les trafics potentiels. Et puis il y a la relation à Batman, qui surveille tout ça de loin.

Le changement d’ambiance est vraiment radical par rapport aux deux runs précédents. Je trouve qu’on se rapproche un peu de ce que l’on a peu connaître pendant la troisième série Catwoman, notamment lors du run d’Ed Brubaker. Le fait que Black Mask soit de retour comme antagoniste n’y est pas pour rien et ça m’a fait plaisir. Une autre chose que j’ai beaucoup apprécié sur le run de Genevieve Valentine, c’est l’introduction du personnage d’Eiko Hasigawa, fille du chef de clan du même nom. Un personnage avec un peu de nuance et une relation qui commence à se mettre en place vis à vis de Selina / Catwoman. Enfin, la distribution inclue toujours les détectives Alvarez et Keyes, que Valentine trouve moyen d’intégrer sans soucis à son intrigue.

Graphiquement, ça change franchement. Adieu le côté fan-service putassier et bonjour un style qui colle bien au récit que propose la scénariste. Les numéros 35 à 40 sont dessinés par Garry Brown qui est en parfaite adéquation avec l’histoire qu’il illustre. On trouver au milieu du volume l’Annual numéro 2 de la série, un épisode dans un style graphique un peu différent mais agréable aussi. Et une histoire centrée du Eiko et pleine de bonnes choses. Les numéros ordinaires bénéficient tous d’une couverture signée Jae Lee et June Chung et c’est de toute beauté. On a à la fin du volume quelques couvertures alternatives, dont une très belle de Darwyn Cooke, qui a bossé sur le personnage par le passé… et aussi une couvrante bien moche de Jim Balent, bien putassière et qui n’a même plus cette touche années 1990.

Bref, cette relecture s’est très bien passée. J’apprécie toujours ce que Genevieve Valentine, très bien accompagnée au dessin, propose sur le personnage. On a un changement de direction assez radicale, avec une plongée dans les familles mafieuses. On retrouve un antagoniste fort, on a notre lot de manipulations, de relations avec trois grammes de subtilité, de personnages secondaires intéressants et d’enjeux importants. Et puis au centre de tout ça, il y a une Selina qui a décidé de se séparer de la figure de Catwoman. Mais cette dernière n’a pas forcément dit son dernier mot. Ce run se termine dans le volume suivant et en principe ça devrait toujours bien se passer.

Note : la rupture dans le ton du récit est telle que l’éditeur français a carrément choisi de présenter ces deux volumes comme constituant une nouvelle série, Catwoman Eternal)

Catwoman – Volume 6 – Keeper of the Castle (Catwoman Eternal – tome 1 – Reine du crime)
écrit par Genevieve Valentine
dessiné par Garry Brown & Patrick Olliffe
encré par Tom Nguyen & John McCrea
colorisé par Lee Loughridge
lettré par Sal Cipriano, Taylor Esposito, Travis Lanham & Carlos M. Mangual
éditions DC Comics (anglais) Urban Comics (français)
187 pages

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