Wolfenstein : The New Order

Il y a des jeux qui marquent l’histoire de leur domaine, voire qui créent un nouveau genre. Ce fut le cas de Wolfenstein 3D, jeu publié en 1992 et généralement considéré comme le premier FPS – First Person Shooter ou jeu de tir à la première personne. Et ses créateurs décidèrent que quitte à faire un jeu où on tire sur des adversaires, autant que ces derniers soient des nazis. Ils reprirent donc un univers déjà développé dans deux autres jeux des années 1980 et le résultat fait partie de l’histoire.

En 2001, cet univers refait surface avec un Return to Castle Wolfenstein, auquel j’ai pas mal joué à l’époque, notamment un mode multi-joueurs. En solo, il s’agit d’une réécriture du précédent jeu, où l’on tente de s’échapper du château en question, en déglinguant des nazis par paquets de dix, avec ensuite un détour par un projet archéologique avec des morts-vivants à la clé. La licence revient ensuite en 2009 avec un Wolfenstein qui était plus ou moins une suite du jeu de 2001. J’y ai joué aussi mais je n’en ai plus grand souvenir.

En 2014, Bethesda qui a récupéré les droits sur la licence confie à MachineGames le soin de la relancer. Mais plutôt que de re-refaire le jeu avec la même intrigue ou de coller complètement aux précédents, le studio suédois décide d’en faire une pseudo-suite, reprenant certains éléments et personnages et surtout avançant dans le temps. Les jeux précédents semblant se passer dans une trame temporelle alternative, les créateurices décident de poursuivre dans cette voie.

Le Berlin du Reich millénaire, c’est moche.

J’ai joué aussi à ce jeu à l’époque, ainsi qu’à ses suites et préquelle, et j’avais beaucoup aimé. Récemment, j’ai éprouvé l’envie de pouvoir à nouveau taper des nazis par pleines brouettes. Sans doute l’air du temps. Bref, j’ai ressorti ce jeu de la naphtaline et replongé dans le vie trépidante et par moment tragique de B. J. Blazkowicz, protagoniste principal de toute cette série.

On commence donc le jeu en 1946, alors que les alliés tentent un raid sur une installation nazie. Une sorte d’assaut de dernier espoir pour empêcher la victoire finale de l’hydre fasciste. Blazkowicz fait partie de cette équipe. Une fois ce prologue passé, on se retrouve au début des années 1960, dans un monde dominé par les nazis et où Blazkowicz rejoint la résistance pour essayer de mettre fin à ce régime.

Évidemment, on ramasse tout ce qu’on trouve.

Clairement, on joue à Wolfenstein pour déglinguer du nazi par pelleté et à ce niveau, on est bien servi. Comme dans tout bon FPS, on a à notre disposition un arsenal qui va en s’étoffant niveau après niveau. Le côté uchronique de cet univers permet de s’éloigner des trucs réalistes et d’ajouter une arme qui balance des lasers un peu partout. C’est toujours agréable.

Dans l’ensemble, les niveaux sont des couloirs dont on ne peut guère s’écarter, mais le décor autour est agréable à voir. Il y a bien sûr divers conduits d’aération et autres tunnels qui permettent de contourner les ennemis et de les surprendre par quelque attaque furtive. Au niveau de difficulté standard, les adversaires sont globalement cons comme des briques cassés. Certes, ils tentent parfois une petit manœuvre de débordement, mais on peut semer « discrètement » des cadavres sans que leurs collègues ne paraissent surpris de les trouver morts au milieu du couloir. Pas mal de niveaux contiennent quelques séquences scriptées qui rendent les choses assez dynamiques.

Oui, on a un canon/découpeuse laser et c’est bien pratique.

Dans l’ensemble, l’histoire est assez prenante, pour peu qu’on accepte de suspendre un minimum son incrédulité. La plupart des compagnons de route de Blazkowicz ont une histoire à partager et une personnalité bien marquée. J’avoue que je me suis presque retrouvé surpris d’autant m’y attacher. C’est le genre de chose qui ne m’étonne pas dans un RPG ou un Action-RPG, par contre ce n’est pas trop ce que j’attends d’un FPS. Et c’était bien agréable de redécouvrir tout ça. Ainsi, on n’est pas seulement là pour fumer du nazi en gros, demi-gros et au détail, mais aussi pour partager une lutte aux côtés de camarades qui refusent de laisser la lumière de l’espoir s’éteindre face à la barbarie.

Il faut dire que ce monde alternatif ne fait vraiment pas rêver. Le Berlin du Reich millénaire est moche à souhait, comme seuls les nazis en sont capables. Tout ça est peuplé de soldats en armure intimidantes et de cochonneries mécaniques cauchemardesques qu’il faut démanteler rapidement. Classiquement, les niveaux sont saupoudrés d’objets à collecter : dessins de conception, personnages, lettres, extraits de journaux, etc. Autant d’éléments qui permettent à celleux qui voudront prendre le temps de tout lire de s’imprégner de cet univers uchronique cauchemardesque.

On peut utiliser deux armes à la fois, histoire de faire dans la finesse.

On a aussi droit à une série d’extrait audio du journal personnel d’une dénommée « Ramona » (dont on comprendra rapidement que l’identité est peut-être fictive) qui peignent la survie et la lutte d’une jeune femme dans un monde sous la férule des nazis. Un journal que j’ai vraiment trouvé touchant, notamment par le désespoir que l’on voit peu à peu se manifester dans ce journal : il y a bien trop de putain de nazis dans ce monde et « Ramona » est bien seule.

L’intrigue nous fait aussi passer par plusieurs passages qui n’édulcore pas beaucoup l’enfer de cette société. On passe notamment par la case « camp de travail forcé » et Blazkowicz vit quelques moments proprement traumatisants. Certaines séquences tirent clairement sur le gore et ça peut être difficile à voir, même si la mise en scène met le plus affreux hors champ. Il n’y a clairement aucun doute sur le fait que les nazis sont maléfiques et que leur élimination par tout moyen disponible au protagoniste est une nécessaire vitale. Et si c’est très manichéen, ça fait du bien.

J’ai donc passé un très bon moment en redécouvrant ce jeu, qui m’a occupé à peu près une quinzaine d’heures. J’ai aimé me lier à ces personnages, en profitant d’un doublage français qui m’a plu. Certains personnages, notamment Fergus, sont vraiment hauts en couleur. L’univers dépeint a suffisamment de substance pour qu’on y croit un minimum. Et qu’on soit assez enragé pour vouloir nettoyer chaque niveau en s’assurant de ne pas laisser un seul nazi nous échapper. Et y a des moments où l’on a bien besoin de cela.

Y a un nazi qui avoir une « bonne » surprise.

Wolfenstein : The New Order
développé par MachineGames
édité par Bethesda Softworks
disponible sur Windows, PS3, PS4, Xbox 360, Xbox One

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