Catwoman – Vengeance and Vindication

Je continue mon tour de la collection DC Finest avec ses gros pavés de plus de cinq cents pages de comics. J’ai parlé du premier volume consacré à Catwoman, voici maintenant le deuxième.

Si le premier volume avait un contenu qui venait de différentes séries, cette fois on est essentiellement centré sur la deuxième série Catwoman, avec les numéros 13 à 32, 0 et l’annual 2, auxquels s’ajoutent les numéros 43 et 44 de Batman : Shadow of the Bat et le Showcase ’95 numéro 4.

Le premier numéro est un épilogue de l’intrigue accrochée à l’event KnightsEnd dont on avait vu les développements à la fin du volume précédent. Le début résume assez bien ce que l’on a manqué dans les numéros centrés sur Batman qui se sont passés entre les deux et ça conclut assez bien l’histoire. La preuve que l’on peut arriver à raconter une histoire perdue dans les tie-ins d’un gros event tout en ne perdant pas trop d’éléments en cours de route.

On a ensuite un numéro tie-in d’une autre event, Zero Hour. Il s’agit cette fois de quelque chose qui n’est pas spécifique à la partie Batman puisque cet event concerne toute la ligne éditoriale de DC. J’en parlerai peut-être plus en détail un jour, puisque deux volumes de la collection DC Finest y sont consacrés. Bref, on est sur une intrigue finalement assez indépendante et basée sur une histoire de gros bazar temporel. Je trouve que ça fonctionne assez bien, dans le genre pas prise de tête.

L’event Zero Hour ayant rebattu les cartes du passé de l’univers DC, de nombreuses séries eurent droit à un numéro 0 redéfinissant les origines des personnages. On se paie donc un retour à la case départ avec une origine un peu différente pour Catwoman de celle aperçu précédemment. On passe par l’étape « centre pour délinquantes juvéniles » et j’ai trouvé que ça fonctionne plutôt bien, avec une jeune Selina qui ne compte vraiment se laisser dicter son comportement par des adultes, par ailleurs pas franchement aimables.

On passe ensuite à un arc en quatre numéros, Catfile, qui démarre bien sûr avec le vol d’une dague et une certaine concurrence. Tout ceci finit par amener Selina entre les mains d’une organisation gouvernemental secrète, qui a un air assez fort de Suicide Squad. La voilà forcée de travailler sur commande et ça ne va pas beaucoup lui plaire. En particulier une tentative de mariage. J’ai trouvé bien sympathique, avec quelques trucs ridicules, et par moment c’est vraiment le bazar complet tant il y a de gens qui en veulent à une Catwoman qui a bien décidé de ne satisfaire personne.

On a ensuite un numéro qui se passe dans la jungle et où Selina se retrouve à chercher d’anciens nazis, assez pathétiques. L’épisode fait un peu office d’épilogue à l’arc précédent, puisqu’il permet à Catwoman de se payer une forme d’assurance-vie. J’ai trouvé ça plaisant.

On passe rapidement sur un épisode extrait d’un numéro de Showcase et durant une dizaine de planches, sympathique mais très anecdotique et un poil improbable à propos d’un lion.

Le temps de deux numéros, Catwoman s’intéresse à un tournage de film, dont elle doit voler le script. Sauf que c’est sur une île perdue, avec un réalisateur / scénariste qui semble un poil imprévisible, que les bisbilles au sein de l’équipe de tournage sont de la partie et qu’une tempête décide de s’inviter dans l’affaire. Ça fonctionne assez bien et la conclusion est vraiment amusante.

Le deuxième Annual de la série nous propose une forme de Year One pour le personnage. On y retrouve d’ailleurs quelques références au récit mythique de Frank Miller et David Mazzucchelli. Les presque cinquante planches du récit sont bien remplies, avec toute une intrigue de formation martiale et intellectuelle. J’ai trouvé ça bien.

Pendant trois numéros, Family Ties va entrainer la voleuse dans une embrouille entre familles mafieuses. On empile joyeusement les manipulations et les trahisons et ça m’a bien amusé.

Le numéro 25 de la série est l’occasion de faire un épisode à rallonge. On aura donc trente planches avec pêle-mêle Robin, le trésor caché d’un milliardaire excentrique, les Psyba-rats (éphémère groupe de jeunes faisant le vol et le hack, apparus dans la série Robin). C’est amusant tout du long, y compris dans sa conclusion. On a aussi huit planches sur une histoire de trafic de fourrures de tigre, forcément expédiée un peu rapidement mais qui va bien avec le personnage.

On a ensuite un crossover avec la série Batman : Shadow of the Bat, dont deux numéros encadrent un numéro de Catwoman. Intitulé Ratcatcher The Secret of the Universe, on y retrouve le Ratcatcher introduit quelques années auparavant dans Detective Comics (et que l’on peut voir dans le deuxième DC Finest consacré à Batman). L’histoire est sympathique et on y croiser pas mal de personnage, dont bien évidemment Batman mais aussi Catman (et oui il existe et il est apparu un peu partout au fil du temps). Par contre, j’ai vraiment eu un problème avec le style graphique très particulier des deux numéros de Shadow of the Bat qui m’ont un peu gâché le plaisir.

Encore un tie-in d’event avec un numéro accroché à Underworld Unleashed. Un event dont j’ignorais tout avant d’écrire cette chronique : une sombre histoire de dieu des enfers qui offre des deals en échange des âmes. On aperçoit le dieu en question au début de ce numéro alors qu’il fait une proposition à Gorilla Grodd, un méchant récurrent venant de chez Flash. Bref, Catwoman est embarquée dans les intrigues de pouvoir de Gorilla City et on la recrute pour voler un truc. En fait, c’est pas mal et je n’avais même pas remarqué au début qu’il s’agissait d’un tie-in.

Pendant trois numéros, Catwoman est recrutée pour… voler un truc. Oui, quelle surprise ! Mais cette fois pas question de travailler en solo, puisqu’il s’agit du casse du siècle. Elle doit donc intégrer une équipe. C’est assez sympathique, l’équipe a des personnages bien marqués, on a une dose de manipulation, de la concurrence, de la trahison, etc. Et la fin clôture tranquillement l’intrigue.

Enfin, on termine ce volume avec deux tie-ins liés à Contagion, un gros event du domaine Batman où la ville est ravagée par une dangereuse épidémie. Là, c’est franchement pas terrible. Il est difficile d’arriver à se connecter à l’histoire parce que l’on sent bien qu’on est vraiment au milieu du gué et on a ni le début, ni la fin des fils d’intrigue que l’on croise. Ça fait vraiment partie des tie-ins qu’il faut lire au milieu de l’event en question, en s’enfilant toutes les séries impliquées dans l’histoire. Dommage.

Étant essentiellement composé de numéro de la deuxième série Catwoman, ce volume semble plus cohérent que le premier, notamment sur le plan graphique. A ce niveau, on reste dans la lignée de ce que Jim Balent a produit sur le début de la série, il y a assez peu de surprise et on a du fan service à grosse dose. Je ne pense pas que Catwoman ait été le personnage de comics le mieux traité à ce niveau pendant les années 1990 et j’ai soupiré quelques fois en lisant ce volume. Et c’est dommage, parce que y a quand même des scènes d’action pas mal dessinées par moment et quelques autres trucs avec lesquels le dessinateur se débrouille bien.

Globalement, j’ai bien aimé les histoires. Il y a pas mal de choses avec des fins un peu amusantes et c’est agréable de lire du comics de super-héros où le destin de l’univers entier n’est pas en jeu. J’aime les grandes Crisis de chez DC, mais j’apprécie aussi d’avoir un peu de « calme » entre deux. Et là dans l’ensemble on a pas mal de récits sans trop de prétentions. Il n’y a guère que le numéro 0 et l’Annual qui explorent un peu plus le personnage et son passé, avec une certaine réussite. Enfin de compte, le truc vraiment pas réussi, ce sont les deux derniers numéros qui font tie-in avec Contagion et qui sont peu appréciables détachées de cet event, au contraire des autres tie-ins présents dans le volume.

J’ai donc pris du plaisir à lire ce volume et j’espère que la collection poursuivra la réédition de cette série, pour voir un peu ce qu’il se passe dans la suite. En attendant, j’ai d’autres volumes, hors de cette collection, concernant le personnage que je vais pouvoir relire, notamment toute la série (la quatrième) de l’époque des New 52.

Catwoman – Vengeance and Vindication
écrit par Jo Duffy, Doug Moench, Chuck Dixon, Deborah Pomerantz, Jordan B. Gorfinkel, Alan Grant
dessiné par Jim Balent, Brian Stelfreeze, Barry Kitson
encré par Bob Smith, Terry Austin, James A. Hodgkins, Dick Giordano
colorisé par Buzz Setzer, Sherilyn Van Valkenburgh, Pat Garrahy
lettré par Bob Pinaha, Bobpin, Albert De Guzman, Bill Oakley
éditions DC Comics
620 pages

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