Dune : Deuxième partie, de Denis Villeneuve

Le premier volet de l’adaptation par Denis Villeneuve de Dune m’avait bien plu. Et ce qui est bien avec le fait de ne pas l’avoir vu lors de sa sortie en salle, c’est que j’ai pu rapidement enchaîner avec la deuxième partie.

On retrouve donc Paul Atréides et sa mère Jessica chez les Fremens, pendant que les Harkonnen essaient d’essorer la planète d’un maximum d’épice.

On prend les mêmes et on recommence. Enfin presque, puisque certains personnages du premier film ne sont plus présents, notamment Thufir Hawat qui semble avoir complètement disparu de l’intrigue. Pas qu’il ait été important dans le premier volet, mais son absence montre bien que l’aspect mentat / Jihad Butlérien de l’univers de Dune n’est pas un élément important de cette adaptation.

Plusieurs personnages du roman qui faisaient leur apparitions dans la deuxième moitié sont aussi absents du film, notamment Alia et le comte Fenring, par contre la femme de ce dernier est bien présente. Des choix qui s’expliquent assez bien, le cadre temporel du film ne permettant pas l’arrivée de l’une et l’autre étant finalement très accessoire dans l’intrigue, il n’était peut-être pas utile de s’encombrer d’un personnage supplémentaire.

On a quand même quelques nouveaux personnages qui font leur apparition dans ce film, dont Feyd-Rautha Harkonnen, la comtesse Fenring, la princesse Irulan et bien sûr l’empereur Shaddam IV, qui me parait aussi dépassé par les événements que dans le livre. Et je trouve qu’au niveau interprète ça fonctionne bien.

Du côté des protagonistes qui reviennent, on profite toujours bien de Paul et de sa mère. Chani et Stilgar sont les deux figures importantes du côté Fremens, avec une forme d’opposition. Enfin, la révérende mère Gaius Helen Mohiam a droit à son lot de scènes.

Au-delà des personnages, plusieurs éléments abordés dans le premier volet ont aussi disparus ou presque dans cette deuxième partie. La Guilde Spatiale est aux abonnés absents et la question de l’écologie est un peu passée à la trappe. On peut le regretter mais je pense que c’est peut-être pour le mieux, parce que ça permet au réalisateur de se concentrer sur l’aspect religieux et la figure de Paul en tant que sauveur potentiel. Or le diptyque que forment les romans Dune et Le messie de Dune sont voulus par Frank Herbert comme un avertissement sur la figure de l’homme providentiel et du héros qui se transforme en tyran. Villeneuve a donc choisi de se focaliser sur le fond plutôt que sur la forme (l’épice, l’écologie, etc.) Cela lui permet d’en parler un peu plus largement et de prendre son temps sur ce sujet.

Ceci amène à un changement assez important et très intéressant concernant l’un des personnages : Chani. De fervente supportrice de Paul dans le livre, elle devient ici une figure sceptique. Tout en reconnaissant nombre de qualité à son amant, elle refuse de considérer sa venue comme la réalisation d’une prophétie libératrice. Ceci la place en opposition à Stilgar, véritable zélote bien interprété par Javier Bardem qui ne perd pas une occasion de montrer sa foi, ainsi qu’à Jessica, bien décidée à utiliser cette prophétie pour construire un outil religieux et militaire aux ordres de son fils en mettant en place une véritable stratégie de conversion. On voit donc Paul hésiter entre ces deux tendances et les fremens afficher des divergences.

Derrière tout cela, il y a une guerre contre les Harkonnens, que le réalisateur met plutôt bien en scène. Un conflit qui n’est pas monotone puisque l’on y observe quelques évolutions dans les tactiques employées.

Visuellement, ça reste dans l’ensemble fort joli à voir. Mention spéciale à la scène de la première chevauchée d’un ver des sables par Paul, qui décoiffe et qui devait rendre vraiment bien sur grand écran. Je suis toujours un poil chagriné de voir les intérieurs aussi dépouillé. Du côté musical, Hans Zimmer s’est un petit peu calmé mais ça reste quand même pénible par moment.

Je trouve donc que ce deuxième film s’éloigne plus de l’œuvre originale que le premier, du moins sur les détails et certains personnages. Mais il me parait rester dans la ligne du fond qu’essayant de faire passer Frank Herbert. Ça me semble constituer un complément indispensable au premier volet, puisqu’il permet d’en résoudre pas mal d’éléments.

Dans l’ensemble, je suis content de ce diptyque cinématographique. Visuellement satisfaisant, avec des personnages bien interprétés et des choix intéressants en terme d’adaptation qui en font bien un film de Denis Villeneuve et pas juste une mise sur écran d’un roman de Frank Herbert. Le réalisateur va produire un troisième opus, principalement basé sur le roman Le messie de Dune, dont le tournage a déjà commencé à l’heure où j’écris ses lignes. Un film que je compte bien voir. Peut-être directement en salle cette fois.

Dune : Deuxième Partie (Dune : Part Two)
réalisé par Denis Villeneuve
avec Timothée Chalamet, Rebecca Ferguson, Josh Brolin, Stellan Skarsgård, Dave Bautista, Zendaya, Javier Bardem, Charlotte Rampling, Austin Butler, Florence Pugh, Léa Seydoux, Christopher Walker et d’autres
2h46

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