L’empire des Soleri, de Michael Johnston

Comme on ne peut pas se contenter de lire tout le temps les mêmes séries, il faut bien essayer de temps en temps de nouveaux auteurs. J’essaie donc d’élargir un petit peu mon horizon de la fantasy avec L’empire des Soleri, premier volume d’une série de Michael Johnston.

Le royaume s’apprête à célébrer la fête de l’éclipse annuelle, événement central de la vie du pays qui symbolise le pouvoir des Soleri, les divins souverains dont nul ne peut contempler le visage sans être brulé. Mais la grande prêtresse semble craindre que cette fois, quelque chose ne va pas se passer comme prévu.

La principale source d’inspiration de ce roman est l’Égypte antique. Que ce soit pour l’aspect religieux ou pour le côté géographique. On imagine assez facilement un visuel proche de cette époque. Cependant, le calque égyptien n’est pas complet puisque l’auteur a su aussi s’en éloigner sur quelques aspects ou bien réinventer à sa sauce certains de ses éléments les plus connus. Dans l’ensemble, je trouve l’univers proposé assez bien construit, même si j’ai un ou deux soucis avec l’échelle spatiale mais c’est un aspect sur lequel je suis beaucoup plus sensible que le lecteur moyen. En terme d’inspiration historique, j’ai trouvé intéressant de réutiliser l’idée d’un système d’otage pour tenir en respect les dirigeants des différents états vassaux. Johnston propose un équilibre des pouvoirs au sein du pays qui permet de bien nourrir son intrigue.

Les principaux personnages dont on suivra le point de vue font partie d’une même famille. On retrouvera là un principe qui peut rappeler à certains la série phare de George R. R. Martin (bien que chez lui on trouve dès le début des points de vue qui ne sont pas ceux de membres de la famille Stark). Mais personnellement, j’ai plus pensé à une série comme Acacia de David Anthony Durham. Mon intérêt pour les protagonistes a été variables, certains étant plus appréciables que d’autres, notamment Ren pour son aspect « héritier d’un royaume qu’il n’a que peu connu ». Certains autres personnages ont une trajectoire intéressante et dans l’ensemble ils ont pour qualité de tous avoir des objectifs personnels qui ne sont pas forcément compatibles avec ceux du reste de leur famille, quand ça n’y est pas carrément contraire.

Le style n’est pas particulièrement notable mais se lit fort bien, à l’exception d’une ou deux scènes d’action que j’ai trouvé un peu fouillis. Ce premier volume fait entre autres dans la mise en place, mais je trouve qu’il s’y passe quand même pas mal de chose et on voit déjà que la situation de départ a pas mal changé à la fin. Le volume de texte n’est d’ailleurs pas très élevé, surtout comparé à la densité des événements racontés. On verra la résolution de certains mystères, dont un qui me paraissait assez prévisible, mais il en reste pour les volumes suivants et je suis assez curieux d’avoir la réponse. J’ai aussi apprécié le fait qu’une grande menace plane sur le pays mais qu’elle soit assez diffuse et ignorée de la plupart des gens.

Ce premier volume est donc plutôt réussi. L’empire des Soleri n’est pas exempt de défauts, mais l’univers proposé et les énigmes qu’il recèle m’ont bien emporté. L’écriture étant assez efficace, le texte assez dense en événements et la plupart des personnages assez agréables à suivre, nul doute que je lirai le volume suivant lorsqu’il sortira.

L’empire des Soleri (Soleri)
de Michael Johnston
traduit par Jean-Claude Mallé
illustration de Pierre Santamaria
éditions Bragelonne
480 pages (grand format)

disponible en numérique chez 7switch

Retour au sommaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *