Après une incursion du côté du roman isolé avec La grande route du nord, le britannique Peter F. Hamilton revient à son univers du Commonwealth avec un diptyque dont le premier volume est intitulé L’abîme au-delà des rêves. Voyons un peu ce que l’auteur a de nouveau à nous raconter.
Ce nouveau roman dans l’univers du Commonwealth nous entraîne essentiellement dans le Vide, avant les événements de la trilogie du Vide. On découvre ainsi qu’il existe au moins un autre monde colonisé par les humains, Bienvenido. Et l’espèce humaine y est en compétition avec les Fallers, espèce dont les œufs tombent régulièrement du ciel et tentent de parasiter les humains. Mais quelques individus refusent de rester coincés dans cette société figée depuis trois mille ans.
L’ouvrage est découpé en six parties, dont les deux premières forment une introduction avant de rentrer dans le vif du sujet à partir de la troisième partie. La première partie pourrait presque faire office de novella indépendante, en y ajoutant éventuellement un petit développement supplémentaire. La seconde est l’occasion de retrouver le personnage de Nigel Sheldon, surtout apparu dans le premier diptyque du Commonwealth consacré à l’étoile de Pandore. C’est là l’occasion d’apprendre ce qu’il est advenu de lui.
Contrairement à la trilogie du Vide dont l’action se passait tant dans le Vide qu’à l’extérieur, L’abîme au-delà des rêves a pour cadre principal le Vide. On en sortira au final assez peu et on se concentrera donc sur Bienvenido, ses habitants et sa société. Le lecteur de la précédente trilogie trouvera une certaine similitude entre le parcours de Slvata et celui d’Edeard sur Querencia, en particulier au début. Heureusement, Hamilton parvient à faire dévier Slvasta sur une trajectoire différente qui permet à l’histoire de gagner en intérêt. On va d’ailleurs trouver un petit côté « révolution, mode d’emploi » que l’on peut avoir dans un livre comme Révolte sur la Lune de Robert Heinlein, avec notamment les écueils qui accompagnent ce genre d’événement.
Si Hamilton cède encore parfois à l’envie d’écrire des chapitres qui excèdent les cinquante pages, il a tout de même baisser la longueur moyenne de ces derniers. Ceci peut aider à donner la sensation que l’on progresse rapidement dans le récit. Sa plume se lit toujours aussi facilement. Bien que le premier volume d’un diptyque, je pense que l’on peut s’arrêter trop de soucis à la fin de l’ouvrage. Néanmoins, la façon dont Hamilton termine son récit pose tout de même pas mal de question, notamment à ceux qui auront lu les ouvrages précédents.
Ce retour de Peter F. Hamilton dans son univers du Commonwealth se passe plutôt bien. Je regrette un petit peu de ne pas voir plus d’action en dehors du Vide, mais j’ai lu l’ouvrage assez rapidement et avec plaisir. Et la fin arrange assez bien les choses pour que je puisse patienter sans trop d’impatience, car je compte bien lire la suite et voir les réponses que l’auteur apporte à certains mystères.
L’abîme au-delà des rêves (The Abyss beyond Dreams)
de Peter F. Hamilton
traduit par Nenad Savic
illustration de Fred Augis
éditions Bragelonne
576 pages (grand format)
disponible en numérique chez 7switch
Alors là, je suis très, très intéressé.
Tu avais apprécié la partie sur Querencia dans la précédente trilogie ?
J’ai dû google-iser le nom pour être sûr de mon coup. Et donc oui, je ne garde pas un mauvais souvenir de cette partie de l’histoire qui avait comme un goût de science-fantasy. Il me semble que c’était d’ailleurs plus ou moins assumé…
De toute façon, je pense que l’univers du Vide est le grand oeuvre de Hamilton et je serais capable de lire n’importe quoi qui s’inscrirait dedans, de près ou de loin.
Science-fantasy, c’est tout à fait ça. La trilogie du Vide avait un côté deux en un, avec l’histoire côté Commonwealth et celle côté Vide. Cette dernière aurait presque pu être publiée sans la partie Commonwealth que ça n’aurait pas vraiment gêné.
En tout cas tu devrais assez bien apprécié ce nouveau roman. La première partie est plus dans la SF « traditionnelle », ça ressemblerait presque à du Alastair Reynolds pour le coup. La deuxième partie revient dans le Commonwealth « habituel ». Et à partir de la troisième c’est le Vide avec son côté science-fantasy.
Merci pour le tuyau, en tout cas. C’est à ce genre d’article que je me rends compte que je ne vais plus assez souvent flâner au rayon des nouveautés en librairie.
Pour ma part c’est le côté Science Fantasy qui a eu raison de moi.
Autant j’ai adoré tout ce qui touche au Commonwealth, autant j’ai détesté le Vide et les rêves d’Inigo.
Je vais donc faire l’impasse sur ce nouvel opus.
Effectivement, si le Vide et le côté science fantasy ne t’ont pas réussi auparavant, tu peux clairement éviter ce volume. 🙂
Je suis en train de lire Pandore de Hamilton et j’ai coché La trilogie du vie te ce dernier roman. Je suis ravie qu’il soit sympa. Cela me donne envie de le lire.
576 pages, c’est dans les formats habituel de Hamilton on dirait!
Il se lit vite ?
Oui, comme à peu près tout le reste chez Hamilton ça se lit rapidement. L’épaisseur de ses romans n’a jamais vraiment été un problème pour moi, vu le côté fluide de sa plume.
Bon, faut que je commence par Pandore donc, avant de me mettre à la Trilogie du Vide.
Autant dire que j’ai de la lecture devant moi ! 😀
Trois fois rien, à peine de quoi t’occuper une petite semaine. 😛
S’il écrit des pavés, Hamilton a quand même l’avantage d’avoir une plume qui se lit rapidement pour peu qu’on accroche à l’intrigue qu’il propose.
Tu n’as rien lu d’autre de l’auteur ? (L’aube de la nuit, Greg Mandel, Dragon déchu, Manhattan à l’envers)
Voilà une chronique qui me fait plaisir, et concourt inéluctablement à augmenter la taille de ma PAL ^^
Je suis juste étonné que la première partie puisse se rapprocher de l’écriture d’Alastair Reynolds, qui a une écriture beaucoup plus difficile à digérer que celle d’Hamilton (oui je fais des litotes).
Sinon je conseille de se contenter des romans avec Hamilton. J’avais été assez déçu du résultat dans Manhattan à l’envers. Ce qui ne m’a pas trop surpris non plus, vu qu’il a toujours tendance à poser le décors assez lentement… Du coup, en nouvelle ou novellas, ça fait trop court pour que ses écrits prennent l’ampleur qu’on leur sait capable.
Ayant traduit trois des textes de Manhattan à l’envers, j’en ai plusieurs exemplaires qui trainent chez moi. Je finirai donc bien par lire les textes que je n’ai pas encore lu cinquante fois. 🙂
Pour la comparaison avec Reynolds, c’est plus dans les événements qu’Hamilton raconte dans la première partie que dans l’écriture elle-même que je trouve le lien entre les deux.