Ayant toujours envie d’un petit thriller de temps en temps, je continue mon parcours à travers la collection thriller des éditions Bragelonne. Cette fois, il s’agit d’un roman intitulé Passé mortel, de Philip Donlay. Comme je l’ai découvert après coup, il s’agit du quatrième volume de la série Donovan Nash, mais le fait d’avoir directement commencé par ce volume là ne m’a pas semblé trop gênant.
Donovan Nash est le patron de Eco-Watch, une organisation de défense de l’environnement qui est sous le coup d’une campagne de diffamation de la part de mystérieux écoterroristes qui signent leurs crimes du nom de l’organisation. Donovan doit réagir pour ne pas laisser sombrer sa création, d’autant plus qu’il cache un secret qu’il espère ne jamais voir dévoilé.
L’idée de départ de Passé mortel est assez intéressante et l’usage du thème de l’écoterrorisme est tout à fait dans l’air du temps. L’opposition entre actions violente et pacifique pourrait donner lieu à une réflexion intéressante, notamment le vieux débat “la fin justifie-t-elle les moyens ?” Malheureusement, le thème ne sera jamais vraiment réellement traité et ne reste qu’un prétexte à une histoire de vengeance.
Les personnages ne valent malheureusement pas beaucoup mieux. Donovan Nash aurait pu être un protagoniste intéressant avec son “mystérieux” passé, qui est cependant révélé très rapidement (mais le fait qu’il s’agisse du quatrième volume d’une série n’y est probablement pas pour rien). Sa relation avec sa possible future ex-femme est tout sauf claire, on n’arrive jamais à bien comprendre s’ils sont juste séparés par besoin de prendre un peu de distance ou franchement fachés et en attente d’un prochain divorce. Et ce n’est pas le comportement de l’un, qui entame une relation avec une mystérieuse femme rencontrée un peu par hasard tout en niant à moitié qu’il trompe sa femme (qui travaille pour des services de renseignement, j’ai failli l’oublier), ni de l’autre, qui ne semble pas plus inquiète que cela à l’idée de savoir que son époux couche avec une autre mais un peu quand même quoique pas tout à fait… Bref, il n’y a pas grand chose de clair et j’ai eu l’impression d’alterner sans arrêt entre différentes versions.
Le méchant n’est pas en reste et manque cruellement de profondeur, n’existant que pour accomplir une vengeance à propos d’une mort mystérieuse (encore une fois) dont on n’apprendra jamais réellement le fin mot. Le méchant sombre donc très vite dans la caricature du mélange entre un psychopathe et un enfant capricieux. Mais le héros ne vaut en fin de compte pas beaucoup mieux, avec sa manie de toujours vouloir tenir les autorités à l’écart, pour préserver son fameux sombre secret. Et d’ailleurs, éliminer le méchant s’impose très vite pour lui comme la solution la plus évidente. Bref, la moralité des choix faits est proprement détestable et rien ou presque n’attire la sympathie dans les personnages.
Enfin, tout ça se termine sur un épilogue franchement pourri où l’on part dans le n’importe quoi pas maîtrisé alors que le récit avait quand même permis de poser quelques éléments qui offraient la possibilité de faire bien mieux. Bref, je ne vous le recommande pas et je ne risque pas trop de relire du Donlay, tant il y a d’autres livres plus emballants qui m’attendent.
Passé mortel (Deadly Echoes)
de Philip Donlay
traduit par Vincent Basset
éditions Bragelonne
374 pages (grand format)
disponible en numérique chez 7switch