Tales from the Folly, de Ben Aaronovitch

Si j’ai déjà parlé des nombreux romans et des quelques novellas de la série Peter Grant de Ben Aaronovitch, je n’ai pas encore parlé des nouvelles se passant dans le même univers. L’auteur en a produit plusieurs, notamment pour accompagner des éditions spéciales de ses romans. Mais heureusement pour les lecteurices ne bénéficiant pas de ces éditions, un recueil reprenant ses textes a fini par être publié : Tales from the Folly.

On trouve donc treize textes dans ce recueil. Dans un premier temps, des textes consacrés à Peter Grant et dans un second temps des textes centrés sur d’autres personnages. Chaque nouvelle est précédée d’une petite intro de l’auteur qui en présente le contexte d’écriture et sa place dans la chronologie de la série.

On commence avec The Home Crowd Advantage, qui se passe juste au moment des J.O. de Londres en 2012. Dans son introduction, Aaronovitch parle brièvement mais très justement du problème que peut soulever le fait de marquer très précisément sur le plan chronologique une série. Dans cette nouvelle, on suit donc notre cher Peter qui doit aller s’occuper d’un client un peu récalcitrant dans un café en l’absence de son maître. C’est rapide, avec quelques pointes d’humour et ça enrichit sympathiquement l’univers. Le texte ne me semble pas forcément très intéressant pour quelqu’un qui ne connaîtrait pas la série, car une bonne partie repose sur les éléments qu’apporte l’auteur à propose de son univers. En tout cas, j’ai bien apprécié cette nouvelle.

Changement d’ambiance avec The Domestic, une nouvelle dans laquelle Peter doit s’occuper de ce qui semble une affaire de violence domestique. Ce qui en principe ne relève pas de sa compétence, mais certains éléments semblent quand même désigner cette histoire pour sa pomme. Une affaire qu’il ne saurait résoudre sans le concours de Toby le chien et d’un stock de saucisses. On a ce qu’il faut de surprise, de la magie, un peu d’humour et ça fait une sympathique petite enquête pour Peter Grant.

Pour The Cockpit, l’auteur décide de placer son intrigue dans une des librairies Waterstones, puisque c’est pour cette chaîne qu’il a écrit les premières nouvelles de ce recueil. Et que peut-il bien se passer dans une librairie qui nécessite l’intervention de Peter ? Évidemment, une intrigue en rapport avec les livres. J’ai trouvé l’histoire plutôt mignonne et j’aime bien sa conclusion.

Policier est une profession dans laquelle on peut se retrouver confronter à des situations relevant de son travail, même quand on n’est pas en service. Comme par exemple sur une aire d’autoroute. C’est ce qui arrive à Peter dans The Loneliness of the Long-Distance Granny. Un texte sympathique avec une participation très active de not-Nicole.

On revient du côté de Londres avec King of the Rats, où Peter est appelé par les sœurs de Beverley pour s’occuper d’une sorte de rongeur incommodant. J’ai beaucoup apprécié l’un des détails de cette nouvelle que pour le reste j’ai trouvé un peu faiblarde.

Enfin, on termine cette première partie avec A Rare Book of Cunning Device dont l’action se passe dans la prestigieuse British Library. Peter y est appelé pour enquêter sur un problème qui semble dépasser la vie ordinaire de cette institution. J’ai beaucoup aimé le ton de Peter dans ce texte et sa capacité à tacler les clichés de la fiction.

On passe ensuite à la partie du recueil regroupant les textes centrés sur d’autres personnages. En commençant par un retour dans le passé avec A Dedicated Follower of Fashion. On n’y croise a priori aucun personnage aperçu ailleurs dans la série Peter Grant mais on se trouve pourtant bien dans le même univers, sans l’ombre d’un doute. J’ai bien apprécié ce texte conté par un narrateur qui met bien en scène son ego et sa lâcheté. On plonge dans un Londres des années 1960 haut en couleur et c’est réjouissant.

Dans Favorite Uncle, on retrouve Abigail, l’increvable nièce de Peter. La jeune fille est bien décidé à s’occuper elle-même de quelques affaires sans recourir à l’aide de son oncle et on la voit donc aider une camarade de classe à propos d’un membre particulier de sa famille. J’ai beaucoup aimé ce texte. D’une part parce qu’Aaronovitch trouve très bien la voix d’Abigail et d’autre part parce qu’il se dégage de cette nouvelle une belle émotion, à travers sa situation familiale. Je sais qu’on retrouvera Abigail comme narratrice dans la novella What Abigail did that Summer et j’attends donc cette lecture avec un poil d’impatience.

Avec Vanessa Sommer’s Other Christmas List, on retrouve du côté d’une autre novella de la série, The October Man. Après les événements de cet épisode, on retrouve Vanessa qui doit passer Noël en famille tout en réfléchissant aux implications de sa découverte de l’existence de la magie, des divinités des rivières, etc. Le texte est agréable à lire et sa conclusion plutôt amusante.

Dans Three Rivers, Two Husbands and a Baby, l’auteur propose de voir un peu ce qu’il se passe à la campagne après la fin de Foxglove Summer. Le texte est assez amusant, notamment grâce à une apparition d’une bande de renards pas tout à fait au point dans leur numéro. Et on ne perd jamais totalement de vue le monde des rivières.

Aaronvitch termine ce volume sur trois petits Moments, des petites vignettes de quelques pages capturant un moment de la vie de certains personnages. On verra donc Nightingale dans les années 1960, l’agente Reynolds dans un motel perdue et Tobias Winter qui reçoit des nouvelles d’Outre-Manche. Des petits textes sans prétention mais agréable et dans le cas de celui sur Reynolds, qui m’intrigue sur une possible novella évoquée par l’auteur.

J’ai passé un très bon moment avec ce petit recueil. Les textes ont toujours un petit côté anecdotique mais sont très agréables à lire pour le fan que je suis. Le ton de l’auteur est toujours bien présent, avec à chaque fois la découverte d’une petite chose sur cet univers et toujours quelques bonnes touches d’humour. J’espère bien que l’on verra un nouveau recueil arriver lorsqu’Aaronovitch aura publié suffisamment de nouveaux textes courts, je lirai ça avec plaisir. En attendant, j’ai en stock une novella centrée sur la nièce de Peter : What Abigail did that Summer.

Tales from the Folly
de Ben Aaronovitch
illustration de Jayel Draco
éditions JABberwocky Literaty Agency
225 pages (format moyen)

Retour au sommaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *