Thin Air, de Richard Morgan

Après un détour par la fantasy le temps d’une trilogie, Richard Morgan est revenu à la science-fiction. J’avais relu Black Man en prévision de la sortie de ce nouveau roman, Thin Air, puisqu’il se passe dans le même univers.

Hakan Veil végète sur Mars depuis que l’employeur qui a tracé son destin dès sa naissance a décidé de s’en débarrasser. Il s’occupe donc avec des petits boulots, essentiellement basés sur sa capacité à intimider et faire mal à autrui. Puis vient l’occasion en or : un boulot qui lui permettrait de réaliser enfin son rêve. Mais tout cela n’est-il pas trop beau pour être vrai ?

Je replonge toujours avec plaisir dans le style de Richard Morgan. Après un Black Man à la troisième personne, on revient sur un récit raconté par son protagoniste principal, avec son quota d’action et de violence, de révélations et retournements de situation. On va naturellement avoir différents fils d’intrigue en apparence sans lieu mais qui finiront par se regrouper à la fin.

Morgan explore un peu plus l’univers créé dans Black Man mais le décor change quand même sensiblement puisque l’on n’est plus sur la même planète. Au revoir la Terre, avec sa zone états-unienne morcelée, les humains génétiquement trafiqués sur liste de recherche et l’omniprésence de LINCOLN. Bonjour Mars, avec son ambiance de frontière façon far-west, son empilement de pouvoir en lutte les uns contre les autres et son environnement que l’humanité tente d’apprivoiser. Morgan n’oublie pas de parsemer son récit de petits détails qui permettent de donner vie à ce cadre.

Veil partage au moins un point commun avec le protagoniste principal de Black Man : il a subi des modifications génétiques. Cela à un léger impact sur sa personnalité et justifie l’une des motivations du personnage pour une mission fort rémunératrice. Mais ça ne se reflète pas tellement dans la façon dont les autres personnages interagissent avec lui, au contraire de Marsalis dans Black Man. Par contre, j’ai beaucoup apprécié les interactions de Veil avec ‘Ris, son IA personnelle, qui amène quelques touches d’humour.

Avec Thin Air c’est un retour réussi à la SF pour Richard Morgan. J’ai eu beaucoup de plaisir à retrouver les petites habitudes de l’auteur et j’observe avec un peu de curiosité les évolutions de cet univers. Et comme il semble que l’auteur prépare un nouveau roman dans le même cadre, en conservant cette fois le personnage principal, je vais continuer à lire ça avec intérêt.

Thin Air (Thin Air)
de Richard Morgan
traduit par Claude Mamier
illustration de Pierre Santamaria
éditions Bragelonne
635 pages (format moyen)

disponible en numérique chez 7switch

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