Le baiser du démon, de Lilith Saintcrow

Depuis un moment la bitlit (ou paranormal romance comme on dit aussi parfois) se répand petit à petit à travers le paysage éditorial de l’imaginaire français. Orbit s’y est mis il y a peu avec le premier volume des aventures de Danny Valentine sous la plume de Lilith Saintcrow : Le baiser du démon.
Danny Valentine est nécromancienne et se voit embauchée par le diable en personne afin de récupérer un objet qu’on lui a dérobé. Le coupable est d’ors et déjà connu : un dénommé Santino, infâme tueur que Danny rêve d’éliminer pour se venger du meurtre d’une amie. On croisera notamment un démon envoyé par le seigneur des enfers pour surveiller ses affaires et un ex-petit ami pas vraiment le bienvenu.
Ce premier volume est en bonne partie axé sur l’action avec de la baston, de la baston et… de la baston. Le point véritablement original de cette série est de situer non pas l’action dans un présent plus ou moins alternatif où les créatures fantastiques de tous poils se pavanent dans la rue mais dans un futur assez indéterminé. Une sorte de cyberpunk de la bitlit. Ça pouvait être intéressant mais j’ai la sensation que ça n’est finalement pas correctement exploité. Globalement l’intrigue aurait pu se passer aujourd’hui que ça n’y aurait rien changé, le côté « sf » étant finalement plus un artifice de décor qu’autre chose. Cela pourra peut-être émerveiller un peu un lectorat qui ne s’est jamais frotté à la science-fiction, mais quand on a un kilométrage cyberpunk décent ça paraît plutôt transparent.
Le baiser du demon pocheMais le principe écueil reste le personnage principal. Ok, Danny Valentine est une dure à cuire qui en a bavé, etc. Mais est-ce vraiment une raison pour qu’elle ait envie de tuer tout le monde en permanence ? Qu’elle ait des pulsions meurtrières vis à vis du tordu qui a massacré son amie c’est tout à fait compréhensible. A la limite son ex qui l’a quitté brusquement sans un mot d’explication. Mais vouloir découper en tranche une amie qui se propose de l’aider à résoudre ses problèmes, là j’ai du mal à suivre. Et lorsque cela se répète un peu trop j’en viens à me demander qui, hormis des suicidaires, pourrait bien être ami avec une timbrée pareille. Bref tout ça ne contribue pas vraiment à m’attacher à cette narratrice que j’aurais volontiers noyé à deux ou trois reprises, histoire de lui apprendre un peu la politesse.
Pour le reste on est dans la moyenne, un client qui a évidemment menti sur certains aspects de sa demande (mais venant du diable lui-même rien de surprenant), un méchant bien méchant, des amis qui malgré tout aideront l’héroïne, quelques révélations soigneusement distillées, une pincée de cul et un poil de romance – ou bien le contraire – emballez c’est pesé. Je ne mets pas un veto à la possible lecture du deuxième volume, mais ça aura intérêt à arriver en période de disette livresque pour avoir ses chances.
Le baiser du démon (Working for the Devil)
de Lilith Saintcrow
traduit par Célia Chazel
illustration de Michael Frost & Gene Mollica (grand format)
éditions Orbit (grand format) Livre de poche (poche)
360 pages (grand format) 480 pages (poche)
Ceci étant vous pouvez toujours vous faire votre propre opinion sur l’ouvrage :

2 réflexions sur « Le baiser du démon, de Lilith Saintcrow »

  1. Pour ma part, j’ai lu jusqu’au tome 3, et j’ai bien apprécié cette série, sans prise de tête, et enfin avec une héroïne qui ne passe pas son temps à baver sur le premier venu 😉 !
    Je continuerais avec la suite 🙂 !!

    1. Ma foi, tant mieux pour toi. Par contre, je ne sais pas si le cinquième et dernier arrivera bien en français. Les plannings de parution des prochains mois sont un peu vides du côté de chez Orbit.

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