Cela fait un moment que je n’ai pas parlé d’Alastair Reynolds et en particulier de son univers des Inhibiteurs. Enfin, plus précisément de sa série sur le Préfet Tom Dreyfus, personnage auquel l’auteur a consacré trois romans. C’est donc le troisième et dernier volume de cette série que je me suis enfin décidé à sortir de ma bibliothèque pour le lire.
Les relations entre Panoply et les habitats orbitant autour de Yellowstone sont à géométrie variable et pas toujours au beau fixe. Alors quand un membre de l’organisation attaque l’un des habitats, on peut clairement ranger tout ça dans la catégorie « c’est compliqué ».
On retrouve donc Tom Dreyfus ainsi que ses collègues Thalia Ng et Sparver Bancal, aux prises avec un nouveau problème, qui se retrouve rapidement doublé d’un deuxième. On part alors sur un jeu de piste pour comprendre si ces deux événements sont liés ou pas. Et si on a généralement un peu d’avance sur les personnages, l’auteur sait quand même nous surprendre un minimum. Les différents finissent par s’assembler mais pas tous de la façon que l’on aurait pu imaginer, ce qui fait bien plaisir.
En tout cas, on voit bien que les deux premiers volumes ne sont pas sans conséquence. Notamment en ce qui concerne Aurora et le Clockmaker, ainsi que les interactions de Dreyfus avec ces derniers. On sent aussi beaucoup la lassitude du personnage principal, qui commence à fatiguer face à l’enchaînement de crises, aux mensonges qu’il sert par omission à ses collègues et à l’état de sa femme. Le récit a aussi par moment une petite ambiance de paranoïa, tant du point de vue de Dreyfus que pour d’autres personnages.
La complexité du système est bien exploitée : entre Panoply, les multiples habitats, Yellowstone et les Ultras, plus les deux entités artificielles en maraude, l’environnement est une poudrière qui ne demande qu’une étincelle pour s’embraser. Et l’auteur a toujours sa touche personnelle : quelques petites passages qui tire légèrement vers l’horrifique, de la techno qui défonce, etc.
Avec cet épisode, Alastair Reynolds apporte une bonne conclusion à cette série. Car il parait peu probable d’en voir paraître un nouvel opus, vu la façon dont les choses se déroule dans celui-ci. Et comme l’auteur parait avoir un peu fait le tour de cet univers avec le précédent roman s’y passant, Inhibitor Phase, et qu’il semble vouloir maintenant se concentrer sur des one-shot plutôt que des séries et des cycles, il est possible que ce texte soit le dernier qu’il publie dans l’univers des Inhibiteurs. Si c’est le cas, ce serait terminer tout cela sur une bonne note et c’est bien.

Machine Vendetta
d’Alastair Reynolds
éditions Gollancz
374 pages (format moyen)