Après une première intégrale très sympathique, je découvre la suite de l’une des premières réalisations de Boulet avec ce deuxième volume, reprenant les tomes 4 à 6 de la série.
Si le tome 4 continue dans la lignée des trois précédents, à coups de gags en une voire deux planches, les deux autres tomes voient l’auteur se lancer dans des aventures plus longues.
Les gags sont toujours une belle expression de l’humour de Boulet, avec des titres à jeu de mot dans la lignée de ce que l’on trouvait avec le Achille Talon de Greg et le Cubitus de Dupa. L’auteur continue d’explorer les interactions d’un monde féérique et d’un monde moderne avec parfois des trouvailles très sympathiques. On voit aussi se dessiner une évolution progressive des personnages, en particulier pour Roxane qui se retrouve temporairement séparée de Raghnarok et Najette.
La volonté de faire évoluer et grandir les personnages devient vraiment évidente avec la première longue histoire. On y voit un Raghnarok toujours aussi nul pour voler et cracher des flammes qui rencontre une sorcière. On a droit à la classique vision de l’avenir en forme de leçon de sagesse. J’ai trouvé ça vraiment bien fichu. Les versions vieillies des personnages passent très bien, l’évolution possible du monde est suffisamment détaillée pour qu’on y croit et l’intrigue arrive à exécuter quelques pirouettes tout à fait plaisantes.
La seconde histoire longue voit la magie se mettre à foisonner un peu trop, avec des conséquences catastrophiques. Les personnages continuent de grandir et je trouve ça vraiment satisfaisant. Boulet se débrouille toujours bien pour mixer la fantasy avec le monde moderne. Et ça ne loupe pas : quand une société capitaliste s’intéresse à la magie, on peut être sûr que ça va merder dans les grandes largeurs. Au milieu de tout ça, j’ai trouvé la réponse à quelques questions que j’avais un peu oublié de me poser concernant Raghnarok et c’est bien agréable. Enfin, cette histoire a une fin avec le genre de petit élément qui peut éventuellement servir à proposer un nouveau récit
Cette deuxième intégrale démarre donc comme la première mais change de rythme en cours de route. Et franchement c’est pas plus mal. Je ne doute pas que Boulet aurait pu continuer pendant encore plusieurs volumes à faire du gag en une planche, mais clairement il voulait aller plus loin. Il a essayé et il a bien fait puisque je trouve ça réussi. Il me reste maintenant à voir comment l’auteur reprend cette série quinze ans plus tard pour livrer un récit de plus d’une centaine de planches.
Raghnarok – Livre 2 Barbares, fées & dragons
de Boulet
éditions Glénat
144 pages