Le problème avec la paix, de Joe Abercrombie

Je suis revenu dans l’univers de la Première Loi de Joe Abercrombie avec Un soupçon de haine. Comme il s’agit du premier volume d’une trilogie, L’âge de la folie, et que cette lecture s’est bien passée, je n’ai pas trop tardé à passer au volume suivant, Le problème avec la paix.

On retrouve les protagonistes du précédent volume peu de temps après la fin de ce dernier. Orso essaie de se dépatouiller à son nouveau poste royal, Savine tente de remettre en état ses affaires et Leo apprend à se dépatouiller avec une jambe qui ne fonctionne plus comme l’autre. Tout ce petit monde s’apprête, sans vraiment le savoir, à se manger une bonne grosse dose de problèmes divers et variés, petits et grands.

En repensant au début du premier volume, on constate que la situation avait bien évolué pendant ce roman. Ça va aussi bouger pas mal dans celui-là, quand ça ne va pas swinguer sévèrement. Parce que si certains personnages apprécieraient volontiers le calme, la stabilité et la tranquillité, d’autres ne sont pas du tout satisfaits du statu quo et comptent bien tout faire pour le renverser.

On a donc une bonne dose de manipulations et si les autres ne brillent pas toujours, on peut quand même dire que Leo est particulièrement crédule à ce niveau-là. Et il y a une paire de scène où l’on a envie d’entrer dans le bouquin et de mettre quelques paires de claques aux personnages en leur disant « arrêtez d’écouter les connards qui vous entourent, asseyez vous tranquillement autour d’une table et discutez directement ». Mais ça fait partie des choses d’une bonne fiction de voir les choses partir en vrille sans que l’on puisse rien y faire.

Dans la catégorie irritante, mais à bon escient d’un point de vue lecteur, on trouve aussi Bayaz. Si le personnage est fort peu présent dans l’ouvrage, son ombre plane quand même et j’espère toujours autant le voir un jour se prendre un encadrement de porte ou se rompre le cou en tombant dans les escaliers.

Si ce volume est toujours centré sur la jeune génération de personnages, comme c’était le cas du précédent, on a quand même quelques apparitions de ceux de la précédente, de moins en moins nombreux. Et même si on les voit parfois montrer encore les crocs et réussir deux-trois manœuvres, ce tome confirme bien qu’on commence sérieusement à les mettre au placard. Le monde continue d’évoluer et certains n’y ont plus leur place.

On retrouve aussi l’aspect révolution industrielle, revendication sociale, conflit luddite, etc. J’apprécie vraiment de voir ces éléments dans cet univers. Et l’avidité reste clairement une force maléfique.

Abercrombie a un peu tendance à être bavard, mais dans l’ensemble je trouve que ce volume raconte beaucoup de choses. C’est riche en événements, on a un panel de personnage assez large et varié et si au final ça donne un livre assez épais, on a bien un début, un milieu et une fin. Bref, un semblant de roman qui est clairement le morceau central d’une trilogie mais qui s’arrange bien pour renouer les fils à la fin et clore de multiples intrigues. J’apprécie beaucoup quand les auteurices n’oublient pas qu’un livre a un minimum à fournir pour être un roman et pas une sous-partie d’un roman découpé en plusieurs volumes.

L’une des forces de l’auteur, c’est l’action et en particulier les batailles. On a une bonne dose de ce côté, avec la préparation, les plans dressés et qui passent rapidement à l’as, l’inquiétude, la peur, l’exaltation. Et des personnages parfois introduits juste pour disparaître à la page suivante.

Bref, j’ai passé un bon moment avec ce livre un peu épais mais qui se lit pourtant rapidement. Abercrombie fait bien évoluer la situation et les personnages et je suis fort curieux de voir où il va mener tout ça dans le troisième volume.

Le problème avec la paix (The Trouble with Peace)
de Joe Abercrombie
traduit par Jean Claude Mallé
illustration de Didier Graffet
éditions Bragelonne
790 pages (poche)

disponible en numérique chez 7switch

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