J’aime énormément ce que fait Boulet. Comme beaucoup de gens, je l’ai découvert par le biais des réseaux sociaux et des très nombreuses notes qu’il a fait sur son blog. Mais il a aussi une activité d’auteurice de BD plus « classique » en scénarisant et / ou dessinant des albums, etc. Et parmi ses premières œuvres, il y a Raghnarok que je n’avais jamais lu.
Publiée dans les années 2000 en six volumes, cette série revient sur le devant de la scène avec une réédition en intégrale sous forme de trois tomes… dont seul les deux premiers reprennent les volumes déjà publié. Oui, Boulet a dessiné l’équivalent d’une troisième intégrale de contenu inédit. Signe assez fort de l’attachement de l’artiste à cette œuvre. Bref, c’est l’occasion pour moi de m’y plonger enfin.
Raghnarok est un petit dragon chétif qui sait aussi bien voler que cracher des flammes. C’est à dire pas du tout. Cela n’empêche pas sa mère de le forcer à se livrer régulièrement à des tentatives de décollage qui finissent en impact violent avec le sol avec une régularité qui forcerait le respect de Wile E. Coyote. De temps en temps, le jeune dragon rend visite à sa grand-mère qui passe ses journées à surveiller son tas de pièces d’or.
On fait aussi la connaissance en cours de route de Najette, une petite fée qui galère un peu à se faire reconnaître comme telle, et de Roxane, une jeune barbare de huit ans qui a déjà largement fait usage de sa hache pour régler divers soucis.
Les trois premiers volumes, repris dans cette première intégrale, sont constitués de gags d’une planche, qui étaient diffusés dans une revue. On sent bien que Boulet en est encore à ses débuts et dans les toutes premières planches on voit un peu le trait évoluer. Mais on reconnait aussi déjà très bien son style, avec un humour qui fait régulièrement dans le sarcasme ou dans le décalé.
L’un des points que j’apprécie dans cette série, c’est le fait que l’auteur n’a pas voulu placer son histoire dans un univers de fantasy médiéval, mais dans notre monde. Il y a donc dragons, fées, lutins, trolls, elfes, etc. Mais aussi téléphone portable, scouts se promenant dans la forêt, pizzaiolo, voiture, avion et autres joyeuseté de notre monde moderne. Et ça lui permet de créer des situations très amusantes tout en partant de questions qui pourraient être sérieuses. J’ai notamment repensé à une note de Boulet sur la Fiscal Fantasy. Bref, cette série ne dépare pas dans sa bibliographie.
J’ai donc passé un très bon moment avec cette première intégrale, pleine de petits gags très amusants avec des personnages sympathiques. Et j’ai plus d’une fois ricané bêtement à la lecture de certaines pages. Ayant déjà les deux autres intégrales, je ne vais pas trainer pour lire la suite. D’autant plus que je sais que Boulet passe ensuite à des récits plus longs et je suis très curieux de voir comme il fait cela.

Raghnarok – Livre 1 Premier envol
de Boulet
éditions Glénat
144 pages