J’ai déjà parlé ici d’un ouvrage de Benjamin Brillaud, alias Nota Bene, consacré aux pires batailles de l’histoire. Le vulgarisateur s’est fendu d’un autre ouvrage, cette fois en collaboration avec Stéphane Genêt, où il est question de complots sous diverses formes.
En préambule, les auteurs précisent un peu ce qu’ils entendent par complot. Car le terme peut recouvrir différentes choses et surtout il est régulièrement employé de façon abusive. J’ai beaucoup apprécié leur façon de tracer les contours de cet objet d’étude.
On fait ensuite le tour de 25 histoires liées à des complots, réels ou imaginaires, et ordonnées chronologiquement, du complot du harem de Ramsès III jusqu’au 11 septembre. C’est varié, dans géographiquement que dans le genre des intrigues exposées.
Globalement, les auteurs font assez bien la part de ce qui est une certitude, ce qui est une possibilité et ce qui relève probablement de l’exagération ou l’affabulation. Les complots ne sont pas tous réels et s’il ne s’agit pas dans l’ouvrage de démonter toutes les théories improbables apparu au fil des siècles, ce qui serait tout simplement impossible tant il y en a eu, on nous en propose quand même quelques-uns dont on sait parfaitement qu’ils n’ont jamais existé que dans l’imagination de quelques esprits fantasques… ou manipulateur.
On retrouve bien le ton que Benjamin Brillaud emploi dans ses vidéos et j’entendais régulièrement sa voix en lisant l’ouvrage. Il ne manque que son traditionnel « Mes cher(e)s camarades, bien le bonjour. » pour s’y croire. On bénéficie donc de quelques jeux de mots et petites plaisanteries, tout en restant très raisonnable et sans jamais occulter le sérieux des événements rapportés.
J’ai trouvé certains chapitres particulièrement intéressants parce qu’ils mettent en avant quelques illustrations de ce qu’est la recherche historique. Ainsi, dès le premier chapitre consacré au complot du harem de Ramsès III on voit que la connaissance historique n’est pas un objet figé et intangible. Les auteurs nous montrent que des éléments comment l’évolution technologique peuvent permettre de revoir un sujet et d’y apporter un peu plus de compréhension.
Dans plusieurs chapitres on voit aussi le propos « dérailler » et s’éloigner un peu du complot qui en est le sujet. J’ai trouvé ça plutôt bien, parce qu’en général il s’agit d’aller plus loin et d’explorer les conséquences de l’acte. Car en histoire, il y a toujours quelque chose avant et quelque chose après. Des causes et des conséquences. Les faits ne sont pas isolés, ils s’inscrivent dans un cadre, une époque, un tout. Et c’est une chose que les auteurs n’oublient jamais et ils parviennent à tracer rapidement un tableau de ce qui amène au complot présenté.
L’ouvrage se termine par une bibliographie de sources, regroupées par chapitre. Des quelques noms que je connais, j’y ai vu des bonnes références, chose toujours rassurante dans un ouvrage historique.
Avec ce petit livre, on retrouve une formule un peu similaire à celle du précédent ouvrage de Benjamin Brillaud. Un petit recueil de textes qui n’oublient jamais leur contexte et qui essaient de présenter clairement leur sujet, avec quelques précautions sur les aspects flous du point de vue de la science historique, et avec un ton agréable et quelques notes d’humour. Des textes qui se dégustent facilement pour celleux qui veulent picorer entre deux lectures ou autres occupations. Ou qui peut se dévorer à cent à l’heure, comme ce fut mon cas.

Mais c’est un complot !
de Benjamin Brillaud & Stéphane Genêt
éditions Tallandier
249 pages, plus sources (poche)
disponible en numérique chez 7switch