La mort du roi Tsongor, de Laurent Gaudé

L’été et les vacances c’est parfois pour moi l’occasion de sélectionner quelques trucs qui trainent depuis longtemps dans ma bibliothèque et de profiter de cette pause estivale pour essayer de les lire. Cette année, ce fut le cas de La mort du roi Tsongor.

Parti de presque rien, Tsongor a conquis tous les pays qu’il pouvait trouver, avant de se bâtir une capitale et d’élever quatre fils et une fille. Et il s’apprête à marier cette dernière. Pourtant, cette journée sera la dernière de sa vie.

On plonge dans un récit qui ressemble un peu à un conte. Procession de cadeaux interminable, bataille durant toute la journée avec des guerriers extraordinaires, voyage interminable, promesse indéfectible, etc. Il faut clairement accepter de suspendre son incrédulité et d’adhérer à ce type de récit pour arriver à rentrer dedans.

Concernant les personnages… Là, j’ai eu un problème. Les personnages sont bien fait, vraiment dans la lignée du récit. Mais je les ai trouvé quasiment tous détestables et surtout, je n’en ai pas trouvé un seul pour lequel j’ai réussi à éprouver un minimum de sympathie. Or, je m’aperçois que c’est quelque chose dont j’ai généralement besoin, même si je ne m’en rends pas vraiment compte. Et là, impossible d’y arriver. Les choix qu’ils font, les choses qu’ils imposent ou qu’ils acceptent de subir, etc. rien de tout ça ne m’a permis de me sentir proche d’un seul protagoniste. Par contre, un bon paquet d’entre eux font des trucs qui me les rends particulièrement détestables.

L’écriture est agréable à lire. L’auteur a un style qui colle bien à ce qu’il raconte. Je trouve que de ce point de vue là, ça fonctionne vraiment très bien. L’histoire fait bien sûr penser à la guerre de Troie, puisqu’on y retrouve des éléments communs, notamment l’interminable siège, les affrontements entre « héros », l’arrivée de renforts, etc. Bien que le récit en soit nettement plus distant, j’ai pourtant penser au Roi Lear de Shakespeare. Je ne pense pas que ce classique ait servi d’inspiration à ce roman, mais j’ai ressenti un peu la même sensation de délitement de l’héritage d’un roi orgueilleux.

Malgré mon problème avec les personnages, c’est un livre que j’ai pris plaisir à lire. L’écriture porte tout ça très bien, le côté « conte » fonctionne bien et j’ai éprouvé une véritable fascination à voir cet empire s’effondrer morceau par morceau.

La mort du roi Tsongor
de Laurent Gaudé
éditions Babel
205 pages (poche)

disponible en numérique chez 7switch

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Une réflexion sur « La mort du roi Tsongor, de Laurent Gaudé »

  1. Bonjour, je vous invite à lire CHIEN 51 et sa suite ZEM (qui peut se lire indépendamment du premier) du même auteur. Une dystopie remarquablement écrite.
    Dans le style conte, toujours de Laurent Gaudé, impossible de ne pas vous inviter à lire : SALINA LES TROIS EXILS. Un livre extraordinaire, d’une beauté folle, tant du point de vue de l’écriture que de l’histoire.
    Belle journée à vous. Merci pour vos chroniques toujours intéressantes à lire

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