Le temps désarticulé, de Philip K. Dick

Je poursuis mon parcours au sein de l’œuvre de Philip K. Dick et j’arrive au sixième roman, intitulé Le temps désarticulé.

Ragle Gumm vit dans une petite ville américaine, chez sa sœur, son beau-frère et son neveu. Ses journées sont bien occupées puisque que chaque matin il décortique l’énigme que propose le journal, un jeu auquel il participe dans lequel il est le participant avec le plus de réussite, ce qui lui attire une petite gloire locale et un petit revenu. Mais il fait la découverte d’un objet étrange qui l’engage dans une drôle d’enquête.

Dans ce roman, Dick nous plonge dans la vie d’une famille assez ordinaire dans une petite ville américaine de la fin des années 1950. Un endroit presque générique, au point que je ne suis pas sûr qu’on en lise le nom une seul fois dans l’ouvrage. Par rapport à ses romans précédents, on est presque dans une situation trop ordinaire. Ce qui crée un contraste fort avec les éléments perturbateurs.

En parallèle de la mise en doute par Ragle du cadre dans lequel il vit, on voit des éléments qui nous montrent bien qu’il se passe quelque chose en marge de son existence, sans que l’on ait tous les détails.

Là où je trouve que le roman se distingue bien, c’est par le fait que l’on n’est pas dans un récit où Ragle serait le seul à constater des anomalies et où tout le reste de son environnement semblerait faire partie d’une conspiration ou d’une illusion. On voit clairement que certains membres de son entourage sont eux aussi pris de doute par moment sur ce qui les environne. Les relations de Ragle avec certains autres personnages ajoutent aussi un peu de complexité à cette intrigue.

Dans les petits détails qui tapent juste à des décennies d’intervalle, il y a le fait qu’au début l’un des personnages se plaint du fait qu’à la télévision le son est toujours plus fort pendant les publicités. Près de soixante-dix ans plus tard, c’est toujours le cas.

J’ai bien aimé ce roman. L’intrigue est relativement simple pour ne pas se perdre dans des détours inutiles, tout en ayant assez d’éléments et de personnages avec des visions et des trajectoires diverses pour permettre de bien se promener, en étant pas toujours certain de la destination, alors qu’on démarre par quelque chose de très simple. Tout en maniant quelques thèmes que l’on retrouvera plus tard dans d’autres œuvres de SF, notamment au cinéma.

Le temps désarticulé (Time Out of Joint)
de Philip K. Dick
traduit par Philippe R. Hupp
éditions J’ai Lu
250 pages (poche)

disponible en numérique chez 7switch

Retour au sommaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *