Superman, réalisé par James Gunn

Si je suis un fan de Batman et que j’ai aussi chroniqué quelques volumes à propos de Wonder Woman, je ne suis pas non plus indifférent au troisième membre de la Trinité de chez DC : Superman. Et l’arrivée d’un nouveau film consacré au personnage, qui plus est dans une de nouvel univers partagé ciné/télé de chez DC, m’intéressait beaucoup. Je suis donc allé voir le film.

Le film débute rapidement avec un petit texte explicatif, plutôt bien fait, avant qu’on ne plonge dans l’action. Enfin, dans une pause au milieu de l’action plus précisément, ce qui permet de rentrer tranquillement dans le film sans sauter immédiatement dans l’action.

On va nous présenter pas mal de personnages tout au long du film et dans l’ensemble je trouve que ça se passe plutôt bien. Connaissant un peu l’univers de Superman, même si pas aussi bien que celui de Batman, je savais déjà qui était la plupart des protagonistes, mais j’ai l’impression que pour les néophytes cela ne devrait pas poser trop de problèmes.

J’aime beaucoup la version de Superman que nous propose James Gunn. Si j’avais apprécié le Man of Steel de Zack Snyder, je trouve que celui que l’on nous propose aujourd’hui est plus adapté au moment. En tout cas, plus adapté à ce dont j’ai besoin personnellement : un Superman / Clark Kent un peu naïf, idéaliste, lumineux, avec une véritable envie de faire le bien et un soucis de la protection des autres.

Certes, Metropolis va morfler pas mal au cours du film, mais au contraire de la précédente version, j’ai vraiment la sensation que Superman a fait tout ce qu’il pouvait pour essayer de limiter les dégâts. Il a clairement conscience que la façon dont il combat ses adversaires peut avoir des effets collatéraux catastrophiques. Et je trouve que David Corenswet est très bien dans ce rôle.

Face à lui, Nicolas Hoult incarne un Lex Luthor absolument détestable. Mégalo, tyrannique, insatiable et plus encore, il fait un méchant absolument délicieux à voir et à haïr. Je ne pouvais pas ne pas penser à Elon Musk en le voyant. D’autant plus qu’il est entouré d’une cour de techbros tous plus pitoyables les uns que les autres. Le voir affronter Superman par avatar interposé me parait aussi aller totalement dans le sens d’un rapprochement avec l’affreux suprémaciste constructeur de bagnoles et de fusées. Mais je me pose quand même la question : est-ce que c’est cette version de Luthor qui ressemble à Musk ou n’est-ce pas Musk qui en fin de compte ressemble à Luthor, l’intelligence en moins ? En tout cas, je suis convaincu que le milliardaire adorerait être le personnage du film, quand bien même il est clairement présenté comme mauvais et méchant.

Les autres personnages m’ont semblé bien représentés par leurs interprètes. Mention spéciale à Nathan Fillion qui campe un Guy Gardner délicieux d’égo. J’ai adoré voir Krypto avec son côté chien fou. Et si Supergirl n’est présente à l’écran que très peu de temps, j’ai déjà envie de la revoir l’année prochaine dans le film qui lui sera consacré. D’autant plus qu’il devrait s’agir d’une adaptation du Supergirl : Woman of Tomorrow, de Tom King et Bilquis Evely, un comics que je compte bien chroniqué ici quand je le relirai.

Dans l’ensemble, je suis aussi content des relations entre les différents personnages. Que ce soit Clark avec Loïs, Clark et Loïs avec Jimmy Olsen, le Justice Gang, Clark et ses parents, etc. tout m’a paru convainquant. J’ai notamment apprécié la version proposée des parents de Clark, qui donnent l’impression d’être des gens très ordinaires et qui ont clairement contribué à son humanité.

Sur le plan visuel, j’ai trouvé ça beau. On a son lot d’action, tout en arrivant à en esquiver une ou deux. Il y a en particulier une scène où deux personnages discutent à l’avant-plan, pendant que des super-héros se bastonnent avec une menace à l’arrière-plan. C’est esthétiquement très chouette tout en permettant de développer une relation entre deux protagonistes, sans perdre de vue que l’on vit dans un univers un peu particulier. Dans l’ensemble, je trouve que les effets spéciaux ne font pas trop tâche.

Du côté des défauts, je pourrais dire qu’il y a peut-être parfois un petit peu trop de blague (mais dans l’ensemble ça va à ce niveau), que ça va parfois un petit peu vite (mais le film dépasse à peine les deux heures, ça ne s’étale pas trop) et que la musique cite un peu trop souvent le thème de Superman composé par John Williams (mais ça aurait été dommage de s’en passer). Bref, le film est loin d’être parfait, mais je pardonne volontiers tout ça, parce que c’est positif, ça donne de l’espoir et le film donne vraiment l’impression d’avoir été fait avec une certaine sincérité dans ses aspects lumineux.

Je suis donc très content de ce film. Il prend le parti de nous faire un minimum confiance pour ne pas perdre une demi-heure ou plus en origin story alors que Superman est vraiment l’un des super-héros les plus connus du grand public, y compris de gens qui n’en ont jamais lu ni vu une adaptation. Le film sort dans un contexte géopolitique qui n’est pas forcément celui dans lequel il a été écrit et pourtant ça résonne terriblement avec l’actualité sur plusieurs points. Mais cela se fait dans une version où l’espoir existe, une version à laquelle on peut au moins rêver. J’y ai laissé quelques larmes, preuve que j’en avais bien besoin et que ce film est arrivé pour moi un peu comme Superman lui-même. Merci.

Superman
un film de James Gunn
avec David Corenswet, Rachel Brosnahan, Nicholas Hoult, Edi Gathegi, Anthony Carrigan, Nathan Fillion, Isabella Merced, Skyler Gisondo, Sara Sampaio et Alan Tudyk
2h09m

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