Gotham City Year One, de Tom King, Phil Hester & Eric Gapstur

Superman n’est pas le personnage de DC Comics le plus ancien encore en service. Car si c’est bien le premier super-héros créé, l’éditeur utilise encore parfois certains personnages créés avant. C’est le cas par exemple de Slam Bradley, un détective privé qui a fait sa première apparition en 1937, un an avant Clark Kent. C’est à lui que Tom King s’est décidé à consacrer une mini-série.

C’est un Slam Bradley vieillissant qui raconte la chose à Batman. On a donc un récit à la première personne. Il s’agit bien sûr de l’histoire d’une mission que l’on vient confier au détective privé. Une mission simple en apparence mais qui va rapidement dégénérer dans tous les sens. Et qui va impliquer Slam dans la vie de la famille Wayne. Le petit privé se retrouve entraîné malgré lui dans les intrigues des puissants.

On en plein roman noir. Détective privé qui raconte l’histoire à la première personne, femme mystérieuse, client riche et puissant, flics pourris, baston, séduction, drame, etc. Bref, tout ou presque y est. Et je trouve que Tom King se débrouille bien avec tout ça, ce que je savais déjà avec son Human Target. Gotham pré-Batman fait un bon terrain de jeu pour ce genre de récit. D’autant plus que le scénariste ajoute une dimension racisme qu’on ne voit pas forcément au début, mais qui finit par avoir son importance dans l’histoire. Il est aussi impossible de ne pas penser à l’affaire du bébé Lindbergh, qui a forcément inspiré l’auteur.

La galerie de protagonistes est pleine de gens qui ne sont pas forcément sympathiques au premier abord et qui le sont encore moins par la suite. Slam lui-même n’est pas le dernier pour régler ses comptes quand il en a l’occasion. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il sait taper.

Du côté graphique, c’est le duo Phil Hester et Eric Gapstur qui s’y colle. Et qu’est-ce que c’est beau à voir. Non seulement les deux artistes sont clairement dans la liste de ceux qui arrivent à s’adapter au style de Tom King tout en produisant de très belles planches. Gaufrier, pleine page, personnages débordant du cadre, superposition d’éléments, etc. la mise en page est variée et sert très bien le récit. Le design des personnages est bon. Les scènes d’action sont dynamiques. Et chaque planche respire l’ambiance roman/film noir. La colorisation de Jordie Bellaire magnifie tout ça.

Le volume se termine avec une série de couvertures variantes, dont du Mikel Janin, Francesco Francavilla, Ryan Sook, Greg Smallwood ou encore Jorge Molina (cette dernière couvrante est utilisé sur la VF de cette série). On a aussi quelques extraits de script, crayonnés, recherche pour les couvertures, etc.

Bref, j’ai passé un très bon moment avec cette mini-série. Je ne suis toujours pas lassé de l’écriture de Tom King, surtout quand elle est servie par des artistes comme Hester et Gapstur qui mettent ça parfaitement en image, avec l’aide de Bellaire. J’espère avoir la chance de pouvoir lire encore beaucoup de séries de ce niveau.

Gotham City Year One
écrit par Tom King
dessiné par Phil Hester
encré par Eric Gapstur
colorisé par Jordie Bellaire
lettré par Clayton Cowles
éditions DC Comics (anglais) Urban Comics (français)
208 pages

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