Wonder Woman – Fury, de Tom King & Daniel Sampere

Bon, j’ai déjà dit ici beaucoup de bien du run de Tom King sur la série Wonder Woman, d’abord sur le premier, puis le deuxième volume. Il est donc temps de s’attaquer au troisième opus de la série, qui reprend les numéros 14 à 19 de la série.

On commence avec un one-shot intitulé What is the Point of Steve Trevor ? Un épisode un peu long puisqu’il compte trente planches et tout à fait Tom King-esque : une bonne partie des planches ont un découpage identique, la temporalité n’est pas linéaire, y a du texte, etc.

Et là, je suis sacrément embêté. Parce que j’ai pour habitude d’essayer d’en dévoiler le moins possible sur les intrigues et les ressorts des récits que je chronique. Je n’aime pas les quatrième de couverture qui en disent trop. Ni les bande-annonce qui donnent l’impression de raconter les trois quarts du film – autant dire que depuis des années j’ai un problème avec ça. J’aime quand j’ai des surprises, des découvertes. Et je souhaite préserver ce genre de choses pour autrui. Mais là, il m’est compliqué de parler de ce one-shot et aussi de la suite du volume, sans dévoiler la grosse baffe que j’ai pris dans la tronche au bout de quelques pages. Je vais essayer de faire de mon mieux.

Et donc, ce one-shot a été un sacré ascenseur émotionnel. C’est même plutôt de la montagne russe à ce niveau. J’ai pleuré, j’ai ri, j’ai souri. Merci Tom King d’écrire ce genre de choses et merci Daniel Sampere d’illustrer tout ça superbement.

Je vais quand même développer ici en quelques lignes certains éléments de ce numéro. Ce sera donc en blanc sur fond blanc, pour masquer la chose si vous ne souhaitez pas la lire.

On passe ensuite à l’arc Fury proprement dit, qui dure les cinq autres numéros du volume. Un arc dans lequel Trinity fait enfin son apparition, en magnifique bébé.

On démarre avec un numéro 15 où l’on écoute une petite berceuse pendant que les alliées de Diana s’occupent de couper un peu les ailes financières de Sovereign. On a des super-héroïnes qui tapent et qui se font plaisir. Et ça fait du bien à voir.

Ensuite, le numéro 16 amène une guest que j’aime toujours voir : Detective Chimp. Ce dernier essaie de mener une enquête qui le conduit régulièrement à venir importuner Sovereign. Le numéro est clairement inspiré par Columbo, Chimp étant absolument parfait dans son imitation de Peter Falk. J’ai littéralement dégusté et savouré ce numéro avec un sourire d’une oreille à l’autre.

Le numéro 17 retrouve le trio Yara – Cassie – Donna qui s’expliquent avec quelques sbires de Sovereign. On le très classique gentils vs méchants où les premiers sont mis en difficulté mais finissent par l’emporter grâce à leur capacité à travailler en équipe et avoir confiance dans les autres. Y a de l’action, ça casse des trucs et on a même une belle double splash-page.

Au numéro 18, Diana revient dans l’action et rappelle bien pourquoi elle est Wonder Woman. On ne l’arrête pas avec des moyens ordinaires. J’ai aussi bien rigolé en voyant Yara, Cassie et Donna jouer les nounous. Elles sont clairement plus à l’aise à taper des super-menaces qu’à s’occuper d’un bébé. Et Sergent Steel fait un petit come-back, juste le temps de jouer les malins et de se faire plier en deux temps, trois mouvements. J’ai vraiment aimé la façon dont les auteurs montent une menace pensée par un cerveau de brute qui ne comprend que les menaces et la violence pour la déglinguer en deux lignes. Parce que Diana a des amis extraordinaires et que si ça peut régler certains soucis, alors elle sait leur faire confiance.

Enfin, le dernier numéro nous amène à la confrontation finale avec Sovereign, avec une Diana égale à elle-même. C’est aussi le moment où les auteurs rappellent à notre bon souvenir quelques trucs qu’on avait peut-être eu un peu tendance à oublier. Et surtout, ça se termine avec une nouvelle baffe qui chamboule tout et me rend un poil impatient de pouvoir lire la suite.

Daniel Sampere œuvre avec toujours autant de talent sur cinq numéros, celui avec Detective Chimp étant confié à Bruno Redondo qui fait aussi du bon boulot.

On a aussi deux backup stories, joliment illustrée par Khary Randolph et qui creusent quelques petits à côté. La première se termine sur une note émouvante et la deuxième met en scène un Jimmy Olsen qui offre quelques révélations au public tout en faisant sa promo sur les réseaux sociaux.

Cette fois, les quelques couvertures alternatives sont réparties au fil du volume et il y a une ou deux belles choses dans le lot, à côté des couvertures régulières où Sampere fait encore un superbe taf. Le dernier numéro a même droit à une couverture en deux parties, incluant la quatrième de couv vraisemblablement. C’est un plaisir pour mes yeux.

Bref, voilà un numéro qui aura été riche en émotion, où j’ai eu envie à la fois de maudire Tom King pour ce qu’il fait et en même temps le bénir de me faire ressentir des choses aussi fortes. On sent que la série est bien rythmée pour s’adapter à la reprise en album. Et graphiquement, Sampere est toujours au top, en symbiote avec l’écriture de King et bien assisté par Redondo le temps d’un numéro. Maintenant, il va falloir attendre la suite, puisque l’intrigue se relance un bon coup à la fin. J’espère prendre ne serait-ce que moitié autant de plaisir à la lecture de ce futur volume.

Wonder Woman – Volume 3 – Fury
écrit par Tom King
dessiné par Daniel Sampere, Bruno Redondo & Khary Randolph
encré par Caio Filipe
colorisé par Tomey Morey, Adriano Lucas & Alex Guimarães
lettré par Clayton Cowles
éditions DC Comics (anglais) Urban Comics (français)
175 pages (anglais) 216 pages (français)

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