Le premier volume de cette mini-série consacrée au Pingouin m’avait plu et j’attendais que le second se décide à sortir. Après une petite relecture du premier, histoire de bien se remettre dans le bain, me voici donc lancé dans la suite et la fin de cette intrigue.
Tout comme le précédent volume, on commence par une petite scène montrant l’issue d’une situation dramatique, puis l’on revient plusieurs mois en arrière, au moment où Oswald Cobblepot revient à Gotham, avec l’intention manifeste de récupérer son empire des mains de ses enfants.
Le plan de Cobblepot se dévoile peu à peu. Un millefeuille de manipulation et d’élimination où l’objectif final prime clairement sur tout le reste. Certains personnages du premier volume ont essayé de faire ressentir la terreur que produit chez eux le contact de cet individu assez singulier. Et le déroulé des événements de ce second volume ne donne effectivement pas envie de croiser Cobblepot, quelles que soient les circonstances. On avait déjà eu des aperçus de la violence qu’il est capable de déchaîner. Maintenant, on monte d’un cran dans ce domaine. Rien ne semble trop immoral pour lui.
Tom King continue de nous raconter les événements sans jamais nous donner le point de vue de Cobblepot lui-même. Le récit se poursuit par le biais de la voix intérieur de tous les autres personnages rencontrés. J’aime bien cette façon de raconter l’histoire. On retrouve les habitudes de l’auteur en terme de mise en page, avec quelques planches en gaufrier de trois par trois. On voit aussi de temps en temps ces petits enchaînements de vignette aux allures de plan fixe et où le mouvement vient des personnages et non du cadrage.

Du côté du dessin, Rafael De Latorre continue de bien se plier à l’écriture de son scénariste. Il fait du gaufrier ou du plan fixe sans problème, mais arrive aussi parfaitement à insérer de l’action lorsque le récit l’exige. Et on n’est pas à l’abri d’une ou deux belles splash page. J’aime bien les expressions qu’il met sur le visage des personnages, notamment les sourires de Cobblepot mais aussi l’énervement d’Espinoza qui ne supporte clairement pas de devoir s’occuper de ce personnage. King l’écrit comme manifestement bourrée d’aigreur et ça se voit bien dans la façon dont la dessine De Latorre. Si l’alchimie ne me semble pas aussi profonde qu’avec un Mitch Gerads ou une Bilquis Evely, ça fonctionne tout de même assez bien pour le scénariste avec ce dessinateur.
Tout le long de la série, on voit la relation particulière qui lit Cobblepot à Batman, faite de manipulation réciproque. La série étant centrée sur Cobblepot, ce dernier semble avoir un ascendant en la matière. Et j’apprécie de voir ce genre d’interprétation des méchants classiques du batverse : de vrais génies du mal, dangereux, impitoyables, effrayants, et pas juste des guignols un peu ridicules surtout là pour prendre des claques de la part de l’homme chauve-souris. Ce n’est pas que je n’aime pas les autres versions, bien au contraire. Mais ces personnages ont été tellement mis en scène depuis des décennies que je suis content d’en voir des interprétations que je n’avais jusqu’ici pas forcément beaucoup aperçues.
Je suis donc assez satisfait de cette mini-série consacré à Oswald Cobblepot. L’intrigue s’amuser à faire des circonvolutions manipulatoires assez sympathique. L’écriture de Tom King me convient toujours et le travail graphique de Rafael De Latorre livre des personnages que j’ai aimé suivre.
Note : la version originale de ce second volume contient les numéros 8 à 12 de la série, alors que l’édition française contient aussi les numéros 6 et 7, qui étaient présents dans le premier volume pour la version originale.

The Penguin – volume 2 – All Bad Things
écrit par Tom King
dessiné par Rafael De Latorre
colorisé par Marcelo Maiolo
lettré par Clayton Cowles
éditions DC Comics (anglais) Urban Comics (français)
127 pages (anglais) 176 pages (français)