Batman – Detective Comics – Gotham Nocturne : Act III, de Ram V, Stefano Raffaele & Riccardo Federici

Après quatre volumes avec un Batman de plus en plus malmené, le run de Ram V sur Detective Comics se conclut avec ce cinquième et dernier volume. Un tome assez épais (numéro 1081 à 1889 de la revue) où a lieu la confrontation finale entre Batman et ses alliés d’un côté et les Orghams de l’autre.

Ce dernier acte se compose de trois parties. An Elegy of Sand, en trois numéros, qui voit la renaissance de Batman. Crescendo, en quatre numéros, où l’homme chauve-souris est de retour à Gotham et prépare la confrontation finale avec les Orghams. Et Finale, en deux numéros, où l’intrigue trouve enfin sa conclusion.

J’ai beaucoup aimé l’arc An Elegy of Sand, où l’on part dans l’onirique avec un Batman en plein renaissance, qui affronte des illusions tentatrices, avec un Dr. Hurt en embuscade. Il y a quelques répliques de que j’ai particulièrement apprécié, avec des choses sur le besoin de gagner ou son absence, sur ce qui définit Batman. Toute cette partie est dans un style graphique qui m’a bien plu. Ce récit est enrichi de quelques planches intéressantes centrées sur The Question.

Dans l’arc Crescendo, on assiste au retour à Gotham et à la mise en place de l’affrontement final qui permettra de mettre fin à la domination des Orghams. On assiste donc à la convergence des personnages, notamment du groupe qu’on avait déjà vu plus ou moins réuni lors de l’Intermezzo du volume précédent. Quelques invités supplémentaires sont cependant de la partie, dont l’increvable Joker qui réserve une petite surprise. Les Orghams sont toujours aussi détestables avec leur vision des classes sociales visant à sacrifier purement et simplement une partie de la population. Et c’est donc un plaisir de voir leurs plans partir en cacahuète. Graphiquement, je trouve cette partie moins homogène. Il y a quelques beaux passages mais aussi quelques trucs assez moyens.

Le dernier arc, Finale, nous compte la bataille finale opposant Batman et ses alliés aux Orghams. La bonne combinaison d’adversaires va permettre à l’homme chauve-souris et ses soutiens de l’emporter, une mécanique qui rappelle un peu les shonens. Les Orghams tentent de placer Batman face à un dilemme qui lui imposerait un choix détestable. La solution choisit pour contourner le problème est intéressante. Graphiquement, c’est bien sans être transcendant, Guillem March qui est en charge de cette partie fait un boulot tout à fait correct.

Du côté des backup stories, on a un récit en trois épisodes autour de Dr. Hurt, que j’ai trouvé assez satisfaisant, avec un artiste différent sur chacun des trois épisodes tout en étant cohérent graphiquement. On a ensuite un petit épisode assez sympathique sur Cassandra Cain et sa mère. On passe après à Freeze, qui a une façon bien à lui de régler certains comptes. Avant de s’intéresser à Double Face qui tient un petit procès intéressant. L’épisode centré sur Azrael se permet une petite pirouette finale humoristique assez amusante, très bien représentée par Francesco Francavilla. L’avant-dernier numéro a une backup story qui sert surtout à remplir un trou dans l’intrigue mais qui n’est pas forcément d’une grande utilité, même si c’est agréable à lire.

Comme le reste du run, les numéros ont tous une couverture d’un Evan Cagle qui aura fait un bon boulot tout du long, j’aime beaucoup. Le volume se termine avec une compilation de couvertures alternatives. C’est varié et il y a de belles choses dedans. Enfin, on a quelques pages de bonus, dont la version crayonnée de plusieurs pages du premier numéros, qui sont très belles.

Ce volume conclut donc le run de Ram V sur Detective Comics, un run qui aura duré 29 numéros (en comptant un annual). Le tout organisé en un seul arc. Ce qui est peut-être un peu trop long, soyons honnête. C’est cool de voir des récits sur Batman avec de l’ambiance et l’envie de faire de grandes choses. Mais des histoires plus « basiques » peuvent aussi être plaisantes. Et c’est ce que l’on arrivait à avoir par moment pendant le run de Tom King par exemple, qui avait un truc de fond qu’il organisait mais où l’on avait le temps d’un ou deux numéros un petit arc qui permettait de faire une pause.

En terme de défaut, je pointerai aussi les variations de style d’un artiste à l’autre. La série était encore publié au rythme de deux numéros par mois, ce qui impose forcément de faire beaucoup tourner l’équipe dessins et il est difficile alors d’offrir un résultat qui soit toujours satisfaisant. Mais dans l’ensemble c’est bien, j’ai apprécié l’ambiance graphique.

Dans l’ensemble, j’ai beaucoup aimé ce run. L’ambiance est assez différente de pas mal d’autres récits récents et j’ai apprécié l’écriture de Ram V, qui par moment a su vraiment bien faire vivre les personnages à mes yeux. Je préfère largement ça au run de James Tynion IV, qui ne m’a vraiment pas convaincu. Donc, ce run et en particulier l’arc en lui-même aurait pu sûrement bénéficier d’un petit raccourcissement, mais je ne peux vraiment pas bouder le plaisir que j’ai eu à le lire. Et globalement j’ai aimé les nombreuses backup stories.

Bref, voici un run que j’ai vraiment apprécié.

Batman – Detective Comics – volume 3 – Gotham Nocturne : Act III
écrit par Ram V, Dan Watters & Alex Paknadel
dessiné par Stefano Raffaele, Riccardo Federeci, Javier Fernandez, Christian Duce, Guillem March, Hayden Sherman, Christopher Mitten, Jorge Fornés, Robbi Rodriguez, Lisandro Estherren, Francesco Francavilla
colorisé par Lee Loughtridge, Dave McCaig, Luis Guerrero, Triona Farrell, Patricio Delpeche
lettré par Tom Napolitano, Ariana Maher, Steve Wands
éditions DC Comics (anglais) Urban Comics (français)
333 pages (anglais) 312 pages (français)

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