Histoire de changer un peu des fantasy anglo-saxonnes on va parler aujourd’hui d’un ouvrage venant du pays du soleil levant. La mer de l’ombre, de Fuyumi Ono, est le premier roman de la série connue sous le nom de Douze royaumes.
J’ai fait la connaissance de cet univers par l’intermédiaire de la série animée du même nom il y a de cela quelques années (éditée en dvd chez Kaze). Contrairement à la plupart des séries qui sont adaptées de manga à succès on avait pour une fois quelque fois tiré d’une série de romans. Mais contrairement aux mangas qui ont tendance à franchir assez rapidement la distance entre le pays du Mikado et le notre, ces romans ont visiblement pris un chemin plus tranquille.
Yôko Nakajima est une lycéenne assez effacée et pas très bien dans sa peau qui se retrouve soudainement arrachée à sa salle de cours et projetée dans un autre monde. Seule elle doit se débrouiller pour survivre aux attaques de monstres dont elle ignore tout.
Derrière ce point de départ peu original (dans le paysage japonais du genre) on arrive pourtant à quelque chose de bien construit, assez sombre par moment et qui se laisse lire tranquillement.
De tête à claques geignarde Yôko va peu à peu se muer en une jeune femme responsable et déterminée. On assiste à la descente aux enfers d’une pauvre fille abandonnée qui progressivement s’enlise dans la méfiance et la violence avant de finalement voir la lumière et retrouver espoir.
L’univers des douze royaumes que décrit Ono présente pas mal d’originalité par rapport à ceux fréquemment rencontrés dans la fantasy anglo-saxonne. J’aime tout particulièrement ce système de souverain lié au kirin et directement responsable devant les dieux et sur sa vie de la qualité de sa gouvernance. D’une manière générale Ono a construit un univers riche, détaillé et plutôt crédible (plus que la moyenne du genre en tout cas). Comme c’est un véritable bouquin de fantasy on échappe pas à la carte en début de volume ainsi qu’au glossaire de fin d’ouvrage. Ce dernier a tout de même son utilité pour s’y retrouver dans les termes non traduits – et vraisemblablement intraduisibles – qui fourmillent dans le texte.
La mer de l’ombre est édité en deux petits volumes, conformément à l’édition originale japonaise, ce qui en fait le bouquin de poche par définition. Des chapitres courts, un récit qui progresse rapidement et une plume légère en font une lecture agréable. L’ensemble est illustré par quelques dessins d’Akihiro Yamada qui ont évidemment influé sur le graphisme de la série animée.