Retour sur Mars, de Ben Bova

Il y a quelques temps, j’ai parlé ici d’un roman de Ben Bova consacré à la planète rouge : Mars. Ce premier contact avec l’auteur s’étant bien passé, j’ai décidé de lire la suite dont le titre ne fait pas trop dans l’originalité : Retour sur Mars.

La première mission humaine sur Mars a été un succès. Mais pour Jamie Waterman, ce n’était que le début. Il veut retourner sur la planète rouge pour pouvoir résoudre le mystère qu’il y a découvert : la planète a-t-elle connu une vie intelligente ou pas ? Cependant, l’organisation d’une nouvelle expédition n’a rien de simple et il n’est aucunement garanti que Jamie fera partie de ce nouvel équipage.

Ben Bova reprend un peu la même recette que dans le précédent roman. On va suivre en amont les problèmes à résoudre pour organiser cette nouvelle expédition. Comment la financer, quel format lui donner, quel équipage, etc. De l’autre côté, on a la vie de la mission elle-même, avec son exploration de la planète rouge. On va aussi retrouver certains ressorts narratifs déjà utilisés précédemment : conflit d’autorité au sein de l’équipe, tensions sexuelles, compétition entre les différentes disciplines pour la priorité des tâches, divergence de vue entre la direction sur Terre et la mission sur Mars, etc. L’auteur nous ajoute aussi un petit mystère avec des extraits du journal de l’un des membres de l’équipe qui craque petit à petit et se met à commettre des sabotages.

Ce Retour sur Mars diverge aussi de son prédécesseur sur certains points. La nouvelle expédition n’a pas le même format, son équipage est réduit mais sa durée fortement augmentée. Les places au sein de l’équipe sont donc d’autant plus difficiles à décrocher. De plus, il va falloir récupérer une partie du matériel laissé sur place par la précédente équipe pour diminuer le nécessaire à emporter. Par contre, le calendrier de mission va permettre une exploration plus poussée de la surface de la planète rouge. Le financement de l’expédition est aussi différent puisque l’on recourt cette fois à des fonds privés. Ces derniers attendent une forme de retour sur investissement et les membres de l’équipage devront donc en supplément de leur travail scientifique produire du contenu pour les médias. Et les priorités scientifiques ne cadrent pas forcément avec les priorités médiatiques.

La question de l’avenir de Mars va aussi être discutée. Que faire de prochaines expéditions ? Faut-il ouvrir la planète à la colonisation, à l’exploitation touristique et commercial au risque de détruire son environnement spécifique ou au contraire la préserver au maximum de l’influence humaine ? Le débat va agiter les protagonistes.

Tout comme dans le précédent volume, certains personnages tendent un peu vers la caricature, sans que cela ne soit vraiment gênant. L’une des choses que réussi assez bien l’auteur, je trouve, c’est la fascination et même l’attirance qu’exerce la planète rouge sur Jamie Waterman. On sent vraiment qu’il a trouvé là quelque chose qui lui semble presque indispensable.

Avec ce Retour sur Mars, Ben Bova propose une suite qui prolonge le chemin entamé par le premier volume. L’ouvrage se lit tout aussi bien. Il y a forcément un peu moins de plaisir de découverte mais la planète rouge est toujours aussi bien décrit et l’auteur a réussi à proposer quelques enjeux intéressants. Étant donné que j’ai déjà en stocké Vénus, le seul autre roman de cet univers traduit en français, je devrais bien le lire un jour ou un autre.

Retour sur Mars (Return to Mars)
de Ben Bova
traduit par Bruno Bodin
éditions Pocket
700 pages (poche)

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