En panne sèche, de Andreas Eschbach

Il y a de nombreuses années, un écrivain de science-fiction allemand me surprenait avec un très bon premier roman : Des milliards de tapis de cheveux. Depuis, j’ai parcouru avec un certain plaisir le reste de l’œuvre d’Andreas Eschbach. Aujourd’hui, je vais vous parler un peu d’un livre qui évoque un sujet qui revient régulièrement dans l’actualité : le pétrole. C’est en effet le thème sur lequel se penche Eschbach dans En panne sèche.

Markus Westermann est un jeune allemand qui rêve de faire fortune aux Etats-Unis. Et lorsque sa route croise celle de Karl Block, un autodidacte prétendant détenir une méthode révolutionnaire pour repérer des gisements de pétrole insoupçonnés, il pense avoir trouvé la bonne affaire. Mais les possibilités qu’offrent la mise à jour de colossales ressources en or noir ne sont pas sans impact sur les équilibres géopolitiques. Et malgré tout, le spectre de la pénurie continue de hanter le monde.

On retrouve dans ce roman le même mélange de thriller et de SF que dans Jésus Vidéo. Eschbach est ici dans l’anticipation proche, bien loin des espaces explorés dans Des milliards de tapis de cheveux. Et l’on voit qu’il s’est bien documenté sur tout ce qui touche au pétrole, son extraction, son économie, etc. Le lecteur intéressé peut d’ailleurs creuser un peu la question, par exemple sur le problème des réserves déclarées par les pays de l’OPEP. On rejoint aussi un peu la mécanique de Jésus Vidéo au niveau des retournements de situation, avec le doute sur la méthode particulière de Block. Génie méconnu ou escroc ? La question revient régulièrement sur le tapis.

Dans l’ensemble, l’ouvrage est bien rythmé et ce qui le rend vraiment frappant c’est le fait qu’Eschbach ne se projette pas très loin dans l’avenir. Ici, pas question d’un monde où l’on viendrait de pomper les dernières gouttes du précieux liquide. Simplement un monde qui doute et ne sait pas s’il est encore sur la phase ascendante ou s’il vient déjà d’amorcer son déclin. Ce qui finalement correspond assez bien à la situation actuelle dans le domaine et aide bien le lecteur à se projeter dans ce (très) proche avenir.

Avec En panne sèche, Andreas Eschbach livre un thriller mâtiné d’un soupçon d’anticipation, à la lecture agréable et rapide, malgré un nombre de page conséquent. Et le divertissement est doublé d’une réflexion sur l’un des moteurs de notre civilisation et notre dépendance à son égard.

En panne sècheEn panne sèche (Ausgebrannt)
d’Andreas Eschbach
traduit par Frédéric Weinmann
illustration de Matthias Kulka
éditions L’Atalante
763 pages (grand format)

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3 réflexions sur « En panne sèche, de Andreas Eschbach »

    1. J’ai souvenir d’avoir lu rapidement, voire très rapidement. Comme dans la plupart des livres aussi épais, il y aurait probablement un peu de texte à couper, mais c’est quand même assez riche en événements et en informations. 🙂

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